Un drôle de père (ou Usagi Drop en version originale) est l’exemple parfait de la série qui te prend par surprise, te fait sourire, puis te laisse les yeux un peu humides sans que tu saches vraiment pourquoi. C’est comme si on t’avait offert une tasse de thé bien chaud et réconfortant alors que tu t’attendais à une tempête d’émotions lourdes. Ce drama japonais, diffusé sur Fuji TV en 2011, raconte l’histoire de Daikichi Kawachi, un homme de 30 ans, un peu perdu dans sa vie, qui se retrouve du jour au lendemain à devoir s’occuper de Rin, une petite fille qui est... sa tante. Oui, tu as bien lu.
Daikichi est ce genre de personnage auquel on s’attache instantanément. C’est un célibataire endurci, sans aucune idée de ce qu’être parent signifie. En gros, c’est le gars typique qui ne sait même pas où se trouve le rayon couches au supermarché. Alors, quand son grand-père décède et qu’on découvre que ce dernier avait eu un enfant illégitime — la petite Rin, six ans, abandonnée et ignorée par la famille — Daikichi prend une décision impulsive : il va l’élever lui-même. Soudainement, son quotidien d’employé de bureau monotone devient un véritable parcours du combattant parental.
Ce qui rend Un drôle de père si attachant, c’est le réalisme doux-amer avec lequel la relation entre Daikichi et Rin est dépeinte. La série ne cherche pas à glamouriser la parentalité. Daikichi est complètement paumé au début, incapable de comprendre comment fonctionne ce monde étrange des enfants, mais au lieu de s’enfuir à toutes jambes (ce que la plupart des gens auraient probablement fait), il décide de s’accrocher. Et c’est là que la magie opère : on le voit évoluer, non pas comme un héros de shōnen qui développe des super-pouvoirs, mais comme un homme ordinaire qui apprend petit à petit ce que signifie être responsable d’une petite vie.
Rin, quant à elle, est la véritable étoile de la série. C’est une enfant adorable, mature pour son âge mais toujours avec cette innocence touchante qui te fait fondre à chaque sourire. Elle est à la fois sage et légèrement perdue, et on comprend rapidement que sous ses airs calmes, elle souffre de l’abandon. Sa relation avec Daikichi est à la fois tendre et réaliste, pleine de moments maladroits mais sincères, où l’on voit cette petite fille trouver peu à peu sa place dans ce nouveau foyer.
Là où la série brille vraiment, c’est dans sa simplicité. Il n’y a pas de grands drames extravagants, pas de méchants, pas de catastrophes soudaines. Un drôle de père préfère se concentrer sur les petites victoires du quotidien : apprendre à faire une tresse, gérer les horaires de crèche, comprendre que l’amour parental peut naître dans les gestes les plus anodins. C’est une série qui sait capter l’essence de ces moments de vie simples, mais tellement importants, qui définissent ce que c’est d’être une famille.
Visuellement, la série est également un petit bijou. Les décors sont chaleureux, les scènes souvent baignées dans une lumière douce qui te donne l’impression d’être confortablement installé sous un plaid. Même les moments les plus banals — comme Daikichi et Rin partageant un dîner ou faisant des courses — sont filmés avec une attention particulière, rendant chaque instant authentique et touchant.
Ce qui distingue Un drôle de père d'autres séries sur la parentalité, c'est qu'elle ne se contente pas de jouer sur les sentiments. Oui, il y a des moments qui te feront certainement lâcher une petite larme (ou deux), mais tout est fait avec une subtilité bienvenue. La série ne cherche pas à t'arracher des émotions forcées ; elle te les livre comme des cadeaux délicatement emballés. À chaque épisode, tu te surprends à t'attacher un peu plus à ce duo improbable, à rire de leurs maladresses, à sourire devant leurs progrès, et à espérer que tout se passe bien pour eux.
Daikichi est un personnage admirable non pas parce qu'il est parfait, mais justement parce qu'il ne l'est pas. Il galère, il se remet en question, il fait des erreurs, mais il apprend, et c'est cette progression qui le rend si touchant. On le voit passer du type qui ne sait même pas comment se comporter avec un enfant à un véritable père de cœur. Sa relation avec Rin évolue de manière naturelle, sans clichés, sans exagération, et c'est probablement ce qui fait toute la force de la série.
En résumé, Un drôle de père est une série qui, sous ses airs simples et sans prétention, parvient à capturer toute la beauté des liens humains. C’est une histoire qui réchauffe le cœur, qui montre que la famille ne se résume pas au lien de sang, mais à la volonté de se battre pour ceux qu’on aime, même quand on ne sait pas trop comment s’y prendre. Si tu cherches une série pleine de douceur, de réalisme et de petites leçons de vie qui te feront sourire et pleurer en même temps, Un drôle de père est exactement ce qu'il te faut. Une vraie bouffée d’air frais dans l’univers des drames familiaux, et une preuve que, parfois, les héros du quotidien sont juste des papas maladroits qui essaient de faire de leur mieux.