Quelle heureuse surprise que cette série !
En un millésime où la pandémie nous transforme en troglodytes, on aurait pu penser, espérer, supputer (...) que la télé nous aidât à subir une longue réclusion aussi dictatoriale qu’inégalement partagée : il n'en aura rien été, hélas...
Que nenni : l’austérité généralisée était la règle avec le pénible et pépère musée Grévin des Mongeville ou Magellan rabat-joie du service public ! Et d’autres comme « meurtres à »
Pourtant, quand on considère le nombre de films annuels du box office depuis la seconde guerre mondiale, le choix de films de qualité et "endormis" de longue date était large...
Si bien que l'arrivée d'une bonne pette série comme celle-ci, de surcroît sur TF1, plutôt familier des importations américaines douteuses, est à louer.
J'avais enregistré les six épisodes de ce long spectacle, pour le cas où, comme souvent (par exemple « un si grand soleil » sur le service public) on ait étiré le plus possible la pellicule pour que ça dure le plus longtemps possible et que, partant, ça permette de la polluer de pubs infectes !
Et bien pour une fois, je n'ai pas ressenti cette sensation de trop plein...
Le scénario et son adaptation, la distribution, sont une réussite, même si le récit ressemble parfois à ce juge jadis interprété par Gabin... En moins long, certes…
Mais la plus grande réussite de cette aventure est ce casting de référence ! J'avais découvert le talentueux Kad Merad grâce à Dany Boon et ses "ch'tis", et pu appprécier ses capacités dramaturgiques quand il regardait avec désespérance l’horloge de son bureau à la Poste se succéder trop lentement….
On lui retrouve ici les beaux yeux de cocker triste qu’il sait afficher... et ce personnage écrasé par le sort. Bien aidé en cela par une Zabou Breitman éticelant de justesse et de conviction ! Je ne dirai pas autant de bien de Rod Paradot qui passe à côté d’un rôle bien trop ambitieux pour lui et qui ne m’a pas convaincu une seconde.
Quel beau retour par contre que celui d’Aude Atika, qui intègre à merveille son rôle ! Mais était-il bien nécessaire de lui faire subir cette pub outrancière sur la tabagie ?
Sinon, aucun acteur ne démérite : la réussite est quasi-totale.
A contrario, la musique est trop envahissante : elle écrase l’action au lieu de la magnifier ! Pêché d’orgueil de bien des compositeurs : elle devrait « se faire oublier », comme Hitchcock l’exigeait avec le silence absolu lors de ses plans de suspense les plus tendus. D’ailleurs, l’accompagnement sonore d’un bon film est souvent superfétatoire si les images chantent d’elles-mêmes : le temps n’est plus où un film permettait le lancement d’un « tube »…
Très belle performance aussi à saluer de la réalisation de Julius Berg qui ne nous laisse
pas beaucoup de répit et imprime à son oeuvre une dynamique parfaite, sans ménager le nombre de macchabées et crémations…
Espérons qu’on ne remette pas le couvert : une suite serait fatalement moins bonne et sentirait le réchauffé…
TF 1 les 22, 29.03 et 05.04.2021