Rien de nouveau sous le soleil
J'en avais entendu du bon, alors j'ai voulu voir.
Peut-être suis-je tombé sur un mauvais épisode? Peut-être suis-je tombé sur le pire épisode de toute la série? En tous les cas, ce que j'ai vu a confirmé toutes mes craintes. J'ai vu tout, je dis bien, tout ce que je déteste dans les séries françaises sous mes yeux. Mais plus encore que cette médiocrité bien de chez nous, c'est le ton adopté par la série, désespérément consubstantiel du traitement de la seconde guerre mondiale par les scénaristes de productions françaises que j'ai exécré. Je ne sais pas si c'est dû au sentiment de culpabilité nationale, ou à cette incapacité à évoquer la collaboration française sans immédiatement mentionner le pendant résistant, mais en tous les cas, j'ai retrouvé les travers habituels. Je m'explique.
(1) Ce genre de séries fait toujours intervenir le travers de l'anachronisme: les personnages dans cette série font des commentaires qui témoignent d'une lucidité prophétique sur la situation qu'ils vivent. On a par exemple un maire qui explique à son fils incrédule la politique du gouvernement de Vichy d'une manière moderne. À noter également, le commentaire de la domestique juive et apatride à propos du maire, toujours en notant que sa situation actuelle est dûe à l'existence de personnes comme lui, faibles et disposées à subir. Quelle clairvoyance remarquable!
(2) De plus, les personnages chaussent leurs gros sabots pour émailler de commentaires censés renforcer l'absurdité de leur condition ainsi que la lente descente aux enfers qu'ils subissent. Interrogé par son fils à propos du sort futur d'une de ses camarades de classe de confession juive, le maire (toujours lui) énonce, plus pour nous que pour lui même "Ah non, ils ne vont quand même pas toucher aux enfants". Alors évidemment, on sait qu'il se trompe et cette remarque à elle seule rompt le charme et on se souvient que l'on est devant sa télévision à regarder une série télé française.
(3) Mention spéciale aux enfants dans cette série, qui perpétuent la tradition d'enfants acteurs qui jouent tous plus faux les uns que les autres. Mais comment ils font aux États-Unis pour avoir des enfants qui jouent bien?