Un village français retrace l’histoire d’un village du Jura de 1940 à 1945. Chaque saison correspond ainsi à une année de l’Occupation allemande.
Maaaais…. Restez !!!! Ne partez pas !!!
Bien que produite et diffusée par FR 3 (maaaaais restez !!!) cette série est un véritable petit bijou télévisé qui ferait pâlir d’envie la BBC it-self.
Laissez-vous expliquer pourquoi.
Donc, chaque saison correspond à quelques jours/mois d’une année de l’Occupation ( actuellement, le tournage de la saison 6 est sur le point de débuter et donc par souci de spoiler je ne vais présenter les perso que sous l’angle de la première saison).On suit alors le quotidien d’une quinzaine d’habitants de la bourgade de Villeneuve.
Evidemment on s’imagine bien que ces personnages ont quelque chose d’assez remarquable : ils sont soit résistants, soit collabo ou encore élus, ou en proie en des débats intérieurs rendant leur évolution intéressante.
Et là, vous prenez peur et je ne vous jetterai pas la pierre.
Vous vous dites : “oh boy… Manicheism alert.” et je vous répondrais :
FAUX !
Un des gros gros points forts de ce programme est la justesse de ton et de la reconstitution. Il faut dire que le scénario est contrôlé par Jean-Pierre Azéma un des historiens de référence de la période et qu’il a veillé à la crédibilité de l’ensemble. Ainsi, aucun personnage n‘est manichéen (oui même le SS.) même si certains ont des penchants plus prononcés que d’autres : Le maire (interprété par Robin Renucci, formidable) qui est également le médecin de la commune est à la fois un profond humaniste mais collabore de façon involontaire avec la Gestapo, le chef de la SS peut faire preuve de la plus implacable cruauté comme de compassion, Marchetti le flic collabo (et tête à claques) tombe amoureux d’une juive… L’image des communistes (longtemps perçu comme le parti des 30 000 fusillés) est rendue dans sa véracité historique la plus crue : à savoir un parti qui n’a pas pris part immédiatement à la résistance et qui souffrait d’un manque cruel d’organisation comme la Résistance en général….
Les histoires se croisent et s’entremêlent révélant la difficulté d’être français en temps d’occupation allemande. C’est aussi l’occasion de voir l’Occupation sous un jour plutôt méconnu et on évite le sentiment de déjà-vu, écueil assez classique du genre.
Tout cela étant incarné par des acteurs tous excellents (sauf peut-être Marie Kremer, l’instit qui a la moue la plus AGACANTE de la terre .) : mention spéciale donc à Robin Renucci mais aussi Audrey Fleurot et Fabrizio Rongione. Le jeu fluide est bien servi par les dialogues crédibles et naturels (pas gagné sur Fr 3 je le rappelle, la chaîne de Louis La Brocante.).
Autre point fort : un scénario de qualité. (oui. c’est peut-être le point essentiel. je vous l’accorde.)
Le récit est concentré sur quelques jours : le rythme est donc assez soutenu même si certains épisodes sont volontairement plus lents. Autant vous dire que l’on stresse régulièrement voire tout le temps et que notre angoisse est rarement récompensée positivement. C’est un peu à la sauce Game of Thrones : c’est pas parce que vous aimez un personnage d’amour qu’il va forcément ne pas être tué. Et c’est ça qui est bien car un : c’est plus crédible et de deux : on est toujours surpris et on s’y attend très rarement. Honnêtement la saison 5 n’a été que surprise et personnellement je n’ai pas vu le Finale arriver et je ne m’en remets toujours pas.
Bon après c’est pas que du stress c’est aussi du rire, de la vraie émotion et ce,pas à l’américaine à grand renfort de musique mélodramatique.
Le gros moins : la diffusion erratique….