Cette série est la meilleure série humoristique du XXIème siècle, voici pourquoi.
Non, non, attendez, j'ai mieux :
le premier épisode était bizarre mais la suite va vous étonner !
Rah, ce n'est pas encore ça :
Seul.e.s les plus dingos l'ont regardés jusqu'au bout !
Bof, toujours pas convaincu, tentons autre chose :
Cette sitcom n'est pas celle que vous croyez !
Bon, là, ça veut rien dire, un dernier :
53 excellentes raisons de regarder unBREAKable Kimmy Schmidt. (c'est le nombre d'épisodes, j'ai additionné).
Allez, on va faire avec, c'est pas si évident au final de faire des titres putaclic ou je ne suis pas doué, simplement.
Donc, UnbreaKABLe Kimmy Schmidt, faut regarder, c'est bien.
Bon, au départ, après un ou deux épisodes, nous avions laissé tomber. C'était étrange, peut-être drôle mais on ne savait pas vraiment, puis le trio KimmyTitusLilian était un peu...incommode. dérangeant. inadapté. Un peu comme le gentil zonard du coin ou un.e comédien.ne du théâtre local, des gens qui s'expriment quoi.
Alors bon, j'ai fait une pause, dès le départ. Et pourtant, rien qu'avec ça, Kimmy Schmidt revenait régulièrement à mon bon souvenir, c'est qu'il devait bien y avoir quelque chose (ou que j'avais pas d'autres idées de trucs drôles).
Et effectivement, il y avait bien quelque chose : d'autres épisodes !
Kimmy is funny ! (Mais vraiment très drôle !)
Rien que pour ça, UKSbreakimmyunablechmidt vaut la note maximale, c'est simple : en matière d'humour, il y a tout.
Tous les registres, tous les niveaux, toutes les nuances, la série fait autant dans la référence intellectuel que dans la blague de prout en passant par des private jokes et de l'absurdité à tous les étages, les boutades s'enchaînent, s'entremêlent, se répondent, s'éteignent d'un coup et explosent la seconde d'après, je n'avais jamais rien vu, entendu de tel, provoquant autant d'éclats de rires que de consternation.
C'est bien la première fois que je vois un truc pareil et qu'en plus ça soit réussi, il y a de la bienveillance et de la poésie comme de l'ordurier et de l'humour noir, c'est un régal et même quand ça tombe à plat, ça fait partie de la machine, c'est comme ça, c'est Kimmy.
Kimmy is a feminist ! (c'est même le titre d'un épisode).
Difficile de dire le contraire, c'est un peu (mais pas que, vraiment pas que) un des thèmes principaux et là encore, ça fait mouche.
Abus, malversation, chantage, dépréciation, harcèlement, inégalités de toutes sortes, tout y passe. La candeur de Kimmy aide beaucoup à mettre en exergue toutes les saloperies existantes que subissent les femmes mais aussi en malmenant les protagonistes féminines, en jouant sur l'excentricité des personnages et la caricature, à chaque instant se cache un petit mot, un petit rappel sur le sujet et c'est tant mieux.
Kimmy is full of surprise !
Normalement, tout devrait bien se passer, le titre de l'épisode est rigolo mais annonce la couleur, un peu comme un album de Martine.
Puis, ça dérive, à peu près quand le générique de début prend fin. Faut dire que l'incipit est soit efficace, soit curieux mais surtout les deux : une jeune femme qui a passé 15 ans enfermée dans un bunker par un gourou en compagnie de trois autre comparses découvre le monde nouveau (et c'est une question que je me pose encore, quel effet ça peut faire un saut temporel de 15 ans ? Quel différence entre 2000 et 2015 ? Mis à part la mode du terrorisme ?)
Chaque épisode a pourtant un démarrage à la Simpsons, Friends, etc. un récit du quotidien, mais le monde est malade et on s'en rend bien compte avec Kimmy entre les problèmes subis et les problèmes provoqués, la frontière est mince. La dérive est facile et la surprise au rendez-vous.
Parfois, un ou deux épisodes met la barre au dessus, on y trouve de la surprise mais aussi de la bizarrerie avec des recettes différentes à chaque fois.
Kimmy is all inclusive !
Oui parce que unbReaKaBLe Kimmy Schmidt est certes une série féministe mais c'est aussi une série antiraciste, anticlassiste une série positive, une série sur l'altruisme, le communautarisme mais aussi l'individualisme !
Et ça passe par le personnage de Kimmy à l'ouverture d'esprit aussi large que la bouche d'une baudroie mais aussi par celui de Titus et de son culte de la personne, de ces affres et frasques amoureuses digne d'une new romance manipulatrice (euphémisme ?) et qui malgré ses nombreuses bassesses, on ne peut s'empêcher d'apprécier.
De Lilian évidemment, figure du conservatisme (enfin d'un conservatisme un peu particulier) mais d'une bonté sans faille, adepte du troc, de la bonne humeur et de la bonne ambiance, idole d'un quartier qui a peur d'être oublié.
Et enfin de Jaso...Jacqueline Voorhees qui incarne la lutte des classes, le libéralisme et l'égalité en même temps, un personnage schizophrène qui met un peu de temps à s'installer à se mériter surtout ! Avec Titus, il et elle forment un duo explosif représentatif de l'American Dream, l'American Way of Life dans toute sa splendeur.
La série n'est en revanche pas antispéciste, ni spécialement vegan voilà. C'est juste une précision pour les paranos du woke.
Kimmy is made in America !
Ça, on ne peut le nier. Principalement parce que le point de départ inclut un bunker sous-terrain et c'est quand même typiquement américain.
Mais aussi parce qu'elle dézingue à tout va les travers des Etats-Unis avec leur justice libéral, leur système éducatif, l'entrepreunariat en roue libre, le culte du paraître, le complotisme sauvage (pas merci pour ça !), les décalages entre la vie rurale et citadine et dans chaque petites piques, menues critiques, il y a également un petit morceau de beauté de ce monde là avec une richesse culturelle, l'ambiance des quartiers, la vie tranquille en campagne, c'est faible mais c'est un peu partout par là.
UNBREAKABLE KIMMY SCHMIDT est une série parfaite mais pas exempt de défauts !
Alors, c'est très drôle, c'est très fort, c'est très riche mais parfois un peu trop et c'est difficile à suivre, il arrive que les échanges s'enchaînent un peu vite et qu'après une blague ratée suive une référence très états-uniennes et que l'on passe rapidement à autre chose.
Je n'étais pas sur de vouloir revoir la série pour en garder la saveur mais devant pas mal d'incompréhension sur de nombreux épisodes, c'est quand même fort tentant.
Aussi, cela demande sans doute un peu d'effort pour apprécier certains rôles, Lilian m'a notamment agacée pendant un temps, phrasé et déphasage en cause, on s'y fait.
Comme toutes séries, uNbReAkaBle kimmY schmidT a des bons et moins bons épisodes mais le niveau d'excellence de quelques uns en donne un ressenti très varié quand le suivant est juste moyen.
Bref, c'est une série qui s'apprivoise. On ne tombe pas amoureux tout de suite d'UnBreakAble Kimmy Schmidt, il faut insister, se laisser manipuler sans doute. Mais l'effort en vaut vraiment le coup, mes éclats de rires en sont la preuve.
PS : j'ai oublié de le dire mais le générique est le meilleur du monde après ceux que vous préférez.
PS bis : ça vaut le coup d'avouer aussi que la performance d'Ellie Kemper est hallucinante du début à la fin, nous avons quand même une héroïne qui ricane a ses propres blagues (et c'est peut-être la seule parfois).
PS bis repetita : En fait, tous les actrices et acteurs sont impeccables mentions spéciales pour le révérend (Jon Hamm) et Cyndee (Sara Chase).
Je reviendrais, c'était sympa.