Pour l'amour d'une mère et pour l'amour d'un fils

Jin Yeong Sun(Ra Mi Ran) se retrouve veuve et a élevé seule son fils Choi Kang Ho(Lee Do-Hyun) dans un petit village à la campagne, de manière très autoritaire. Devenu procureur, celui-ci prend ses distances, coupant les ponts avec son ancienne vie, dont son amour de jeunesse Lee Mi Ju,(Ahn Eun-Jin), se focalisant sur un unique objectif.

Attention ce spoil explique pourquoi il agit ainsi.

On devine le scénario dès le 2e épisode tellement c’est cousu de fil blanc. Oui pas la peine d’avoir suivi des études de détective pour comprendre. Et en voyant les jumeaux plus tard, on fait le rapprochement, à moins d'être totalement à l’ouest.

Mais c’est surtout la relation mère/fils qui est le cœur du sujet ici. Yeong Sun est une femme forte, indépendante et courageuse qui a eu un lien fusionnel et castrateur avec son fils jusqu’à l'âgé adulte. Elle doit gérer son exploitation seule, même si le village l'épaule. Le retour de Kang Ho auprès d'elle après son terrible accident qui l'a rendu handicapé, va remettre toutes ces relations construites jusqu’ici à plat, et les non dits durant toutes ces années vont voler en éclat.

Lee Do-Hyun et Ra Mi-Ran portent à bout de bras ce drama de manière formidable et c’est ce qui vient le sauver de la banalité. Dans un registre très différent, ils nous livrent une prestation de haut vol, rien à dire là dessus. Ahn Eun-Jin dans le rôle de l’amoureuse blessée, fait la transition en toute humilité et chaleur d'âme. Les émotions sont palpables entre les trois et sont plutôt bien amenées. Mention spéciale aux 2 enfants qui jouent mieux que certains adultes.

Mais il y a des défauts majeurs que je n’aimerai plus voir. Toujours les mêmes clichés sur le monde de la campagne: des ploucs, des bouseux, des pauvres qui s’habillent comme des prolos. A part bouffer et déconner, ils ne font vraiment rien d’autre?

Autre souci, c’est qu’il y a un trop grand écart entre les scènes dramatiques et les scènes plus comiques et légères, ce mariage de genres est bancal. Il y a des transitions complètement loupées, c’est gênant. La partie policière dessert également l’intrigue de façon maladroite, on aurait pu trouver un subterfuge lors de ces passages. Enfin, par moment on rajoute du pathos alors que cela n'était pas nécessaire.

Heureusement l'épisode 9 est celui qui mettra tout le monde d'accord. Le seul vraiment touchant et émouvant. On avait déjà tout compris depuis le début, mais on a désormais toutes les détails.

A noter le petit cameo des familles de Ryoo Seung-ryong lors de l'avant dernier épisode qui fait plaisir.

L’idée de départ de "Une mauvaise mère ?"est plutôt bonne, mais l’angle d’attaque est mauvais. La réalisation tangue entre le pur drama psychologique, et la partie comique saupoudrée de polar qui ne collent pas. Dommage qu'il y ait trop de situations téléphonées et une intrigue trop lisse. Le scénario tient sur une feuille de PQ, mais on retiendra avant tout une belle histoire d’amour entre une mère courage et son fils aimant, prêts à se sacrifier l’un pour l’autre ,chacun dans son registre. C'est aussi l'acceptation d'une remise en question de soi, au travers de ce triangle relationnel.

Dédicace à toutes les mères qui élèvent, ou qui ont élevé seule leur(s) enfant(s).