La vie de famille est plus dure que tu ne le penses... surtout quand maman est 5 personnes à la fois

United States of Tara, c’est un peu comme si tu essayais de gérer ta vie de famille déjà compliquée, sauf que la mère de famille peut littéralement devenir une ado rebelle, un vétéran de la guerre du Vietnam ou une Betty Crocker des années 50 à tout moment. Parce que pourquoi se contenter d’un seul personnage principal quand tu peux en avoir une poignée dans une seule personne ? Cette série t'embarque dans une montagne russe émotionnelle où l’humour décalé se mélange à des moments profondément touchants, tout ça avec un soupçon de chaos… et beaucoup de personnalités.


Tara Gregson, interprétée brillamment par Toni Collette, est une femme atteinte de trouble dissociatif de l'identité (TDI). Dit comme ça, ça pourrait sembler dramatique, mais ici, la série parvient à trouver un équilibre parfait entre comédie et moments plus sérieux. Tara n’est pas juste Tara : elle est aussi "T", une ado délurée qui dit tout haut ce que personne n’ose dire ; "Buck", un motard bourru qui ne se laisse marcher sur les pieds par personne ; ou encore "Alice", une parfaite ménagère des années 50 qui pourrait te servir des cookies tout en te réprimandant gentiment. Bref, à chaque moment, tu ne sais jamais vraiment qui tu vas avoir à table pour le dîner.


La dynamique familiale autour de Tara est l’un des aspects les plus fascinants de la série. Son mari, Max (John Corbett), est une sorte de rock solide (ou un homme doté d'une patience légendaire) qui tente de maintenir une vie normale malgré les personnalités qui s’invitent chez eux sans prévenir. Leur relation est à la fois touchante et hilarante, car Max doit souvent jongler entre ses différents rôles selon la "version" de Tara qui est présente. Il gère tout ça avec un calme qui frôle l’héroïsme, même quand Buck lui tape sur les nerfs ou que T veut organiser une fête.


Les enfants, Kate (Brie Larson) et Marshall (Keir Gilchrist), ne sont pas en reste. Kate est une ado sarcastique qui tente de s’émanciper tout en gérant l’instabilité de sa mère, tandis que Marshall, plus introverti et créatif, navigue entre ses propres découvertes identitaires et les défis de la vie avec une mère multi-personnalités. Le contraste entre leurs réactions face à la situation de leur mère ajoute beaucoup de richesse à l’histoire. Entre moments de rébellion adolescente, premières amours, et crises existentielles, la série parvient à tisser des histoires individuelles tout en gardant l'unité familiale au centre.


Ce qui fait le charme de United States of Tara, c’est sa capacité à te faire passer du rire aux larmes en un clin d’œil. La série ne traite jamais le TDI comme une blague, mais elle parvient à injecter de l’humour dans des situations qui, autrement, seraient uniquement dramatiques. Les personnalités de Tara ne sont pas juste des "gimmicks", elles sont le reflet de traumas plus profonds, et la série explore subtilement la façon dont elles permettent à Tara de gérer (ou de ne pas gérer) ses propres angoisses et blessures.


L’écriture est incisive et pleine de punchlines mémorables. Les moments de pure comédie naissent souvent de situations absurdes : imagine un barbecue où Tara se transforme en Buck et commence à fumer des cigares, ou une dispute domestique où "Alice" apparaît pour rétablir la bienséance d’un autre temps. Mais derrière ces scènes hilarantes, il y a toujours une émotion sincère qui résonne. La série sait quand ralentir et aborder les véritables implications du TDI, tout en ne sombrant jamais dans le pathos. On est bien dans une série qui mélange le drame et l’humour, mais toujours avec un respect pour ses personnages et leurs complexités.


Visuellement, United States of Tara n’a rien d’extravagant, mais c’est justement ce qui fonctionne. La série se déroule principalement dans un cadre domestique simple, accentuant le contraste entre la banalité du quotidien et les tempêtes intérieures de Tara. Le passage d’une personnalité à l’autre est souvent marqué par des changements subtils : une posture, une expression, ou même un regard, et tout est transformé. Toni Collette est absolument magistrale dans ces transitions, parvenant à donner vie à chaque personnalité de manière unique et crédible, sans jamais tomber dans la caricature.


L’un des défis de la série, toutefois, est de maintenir cet équilibre sur plusieurs saisons. Si le concept de multiples personnalités est original et captivant, il peut parfois sembler répétitif. Certaines intrigues secondaires peuvent paraître moins intéressantes en comparaison des scènes centrées sur Tara et ses alter-egos. Mais globalement, la série parvient à renouveler son intrigue avec des arcs émotionnels qui explorent les conséquences du TDI sur la famille, les amis, et la propre vision de Tara sur son identité.


En résumé, United States of Tara est une série qui t'emmène dans une aventure aussi décalée que touchante, où l’humour se mêle à des moments de profonde introspection. C’est une exploration fascinante de l’identité, du trauma, et des dynamiques familiales, portée par une performance époustouflante de Toni Collette. Si tu aimes les séries où les personnages sont à la fois attachants et imprévisibles, et où chaque épisode te réserve un mélange de rires et de réflexions, alors United States of Tara est l’endroit où tu voudras poser tes valises... même si tu ne sais jamais qui sera là pour t’accueillir.

CinephageAiguise
8

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il y a 5 jours

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