Les anglais ont décidemment du style ! Un style bien à part d'ailleurs.
Synopsis : Cinq personnes découvrent le tome 2 d'un roman graphique et vont devoir fuir une organisation appelée "the Networks" qui fera tout pour le récupérer.
La série surf sur le genre néo punk pop très propre à nos amis d'outre-manche et réussie à trouver un équilibre convaincant entre le drame et la comédie. Un esthétisme d'un grand standing dans la photographie mêlé à un thème musical original et caractéristique signe avec un jeu d'acteur correct pour certains personnages, génial pour d'autres, un ensemble délicieusement atypique. On notera au passage les grandes performances artistiques de Neil Maskell dans le rôle de Arby, de Fiona O'Shaugnessy dans le rôle de Jessica Hyde, de Paul Ready dans celui de Lee et de Tom Burk qui interprète Phillip Carvel.
De l’utopie à la dystopie. Entre complot mondial, cynisme, violence extrême et rebondissements incessants, la série prend toute sa dimension philosophique au fur et à mesure de son déroulement. L’histoire invite le spectateur à faire un choix - même si la narration n'est pas complètement neutre - et présente une réflexion générale sur notre société.
Un petit focus sur l'épisode 1 de la saison 2 - ou la genèse de la "Networks" - qui incarne, pour moi, avec majesté l'esprit et l'ambiance dramatique de la série. Diffusé avec un filtre 70's il présente les origines de l'organisation et toute l'horreur et la symbolique de leur idéal. L'univers pré apocalyptique et la folie de l'homme décris par Utopia y sont abordés de la manière la plus exhaustive.
Un bémol dans le fait que le thème principal est légèrement galvaudé dans les derniers épisodes afin de correspondre le plus possible au format de la série traditionnelle et révèle quelques facilités dans le scénario malheureusement un peu convenu. L’arrêt de la diffusion d'Utopia entraîne également le bâclage dommageable des deux derniers épisodes. Il y avait pourtant de l'ambition.
Une série, du reste, troublante que je recommande pour son aspect original, son esthétisme intéressant et un jeu d’acteur plutôt convaincant malgré quelques incohérences et une approche un peu velléitaire dans le scénario qui présentait pourtant un fort potentiel.