Je me devais de poster une critique par ici tellement ce truc est un bijou, une pépite, une figue de barbarie !!!
Je lui attribue le titre best-serie-ever... De best oeuvre audio-visuelle tout court en fait!
Difficile de résumer le bouzin de façon à la fois attrayante et pas trop spoilative, mais je ferais de mon modeste mieux^^
L'histoire : le monde va pas trop bien. Les gens sont déprimés, les tensions se multiplient, la société est en crise, les ressources s'amenuisent...
Voilà le monde que nous dépeint Utopia. Un univers tellement surréaliste et loin du notre qu'il est difficile de le conceptualiser, mais en faisant un gros effort, peut être y arriverez vous (notez la subtile ironie de ce passage)
Bref, c'est pas la joie. On est loin d'un univers apocalyptique façon Walking Dead, BattleStar ou SnK, non, ici le malaise est plus sous-jacent, il n'est pas palpable, personne ne veut le regarder, mais on sent bien qu'il est là, tapis dans l'ombre au milieu de cette fresque poétique et oppressante...
La réalisation est un chef d'oeuvre et je pèse mes mots; chaque plan est une véritable toile de maitre. Le jeu des couleurs, des mouvements, tout est pesé au centième de milligramme.
Je n'avais personnellement encore jamais vu une série télé aussi irréprochable au niveau de l'esthétique visuelle.
Mais je m'égare dans du fanboyisme sauvage, mille excuses, revenons à nos moutons:
L'histoire se déroule into the Ruler Kingdom of Britania (Ho Hail!!!)
Un groupe de gens assez hétéroclites (un programmeur blasé de la life, un conspirationniste paranoïac, une racaille de dix piges, une journaliste "indépendante", et un excentrique loufoque) discutent et font passer le temps sur un forum de bd, un peu... "underground", qui a pour thème un comics du nom d'Utopia.
Tout d'un coup, l'un d'eux leur en sort une bien bonne: il est l’heureux possesseur de l'unique exemplaire du volume 2 de la BD, qui a bien sûr, vous vous en doutez, été écrite par un aliéné dans un asile psychiatrique construit sur un ancien cimetière indien.
Ils sont tous excités comme des puces et décident de se retrouver dans un pub afin de voir l'ouvrage et d'en prendre plein les mirettes.
Seulement voilà, il semblerait qu'une dangereuse organisation, représentée par deux portes flingues qui semblent aussi sympathiques que prévenants, est prête à tout (j'ai bien dit à TOUT) pour mettre la main sur ce bouquin ainsi que sur une mystérieuse femme.
La série se base donc sur une grosse conspiration, avec organisation secrète et tout le train-train. Alors oui, c'est pas super original je vous l'accorde, mais c'est ici si bien orchestré, si bien interprété, si bien écrit, si bien porté par la caméra, d'une telle profondeur et d'une telle justesse que "amen" est le seul commentaire qui s'impose.
D'ailleurs, j'avoue que je suis passé de la VOSTFR à la VF ( oui, oui, je sais... )... Non pas parce que je la trouvais mieux, bien au contraire, la VO est bien meilleur à mes yeux. C'est juste que le visuel est tellement envoutant que ça me soulais d'en perdre des bribes en me concentrant sur les sous titres de dialogues qui sont assez denses.
Je préfère prévenir, âme sensible s'abstenir; certaine scènes sont assez atroces. Mais là pour le coup, ce n'est jamais gratuit, ça rentre toujours habilement dans le cadre des réflexions terrifiantes et primordiales que nous impose cette série.... Et vous? Jusqu'où serez vous prêt à aller?...
PS: niveau acteurs, on retrouve le mec qui remonte le temps dans Misfit, le flic de V pour vendetta, la "you know nothing John Snow!" de GoT... Ils m'ont tous semblé parfaitement convaincants, tant dans leurs interprétations que dans leur évolution.
Zone SPOIL :
Au delà de ses qualités visuelles, son jeu d'acteur, sa tension, son OST, etc. la Grande Force d'Utopia, c'est bien évidemment son message extrêmement dérangeant et qui est résumé dans les 1ères minutes du derniers épisode de la saison 2:
Si vous voulez sauver la planète, le tri des déchets et les voitures électriques, c'est peanut. La solution est bien plus simple et bien plus radicale : ne faite pas de gosses!
Un message d'une rare violence et qui restera inaudible d'une large majorité de gens, formatés et programmés pour perpétuer leurs gènes, en faisant même leur principal raison d'exister.
Et pourtant un message d'une factualité et d'une rationalité glaçante.
C'est ce qui en fait une oeuvre si délicieusement subversive.
Ah oui, au passage la série ayant été déprogrammée, elle n'a pas de "vraie" fin.
Mais passé la frustration première, c'est finalement un moindre mal à mes yeux.
D'abord je me méfie des séries à rallonge qui finissent par se perdre en cours de route.
Ensuite Utopia avait à mon sens suffisamment bien développé son propos sur ces 2 saisons et n'avait plus grand chose à ajouter (à part "c ki ki gagne?").
Enfin, j'aime assez cette "fin ouverte" où chacun imaginera à sa sauce en fonction de sa sensibilité propre.
Une question pour conclure : Where is Jessica Hyde?...