Thème déjà bien actif et réutiliser, user jusqu'au bout, voilà qu'une nouvelle série débarque sur le sujet des Vampires. Mot présent dans le titre de la série mais jamais mentionné dans les dialogues. On parle d'êtres ayant subis une mutation génétique, qui ne peuvent pas manger autre chose que du sang, qui brûle au soleil et qui vieillissent cinq fois moins vite qu'un humain.
Pourtant, même si le mot n'est jamais prononcé, le vampire, l'acte d'être un vampire, est bien présent, sous toutes ses formes. Déjà dans sa forme brute de prédateur, en chasse de sang. Puis bombe à retardement dans les cercles amicaux et familiaux. Le vampire aspire et auto-détruit tout autour de lui, commençant par Irina qui met sa famille en danger pour des faux papiers, puis par Doina qui attire tout le monde malgré elle et qui ne sait pas comment se contrôler. Brisant tout ce qu'il y a de plus beau autour d'elle par sa simple présence. Elle aspire et détruit.
Le vampire est un être qui se cache, pour mieux diriger depuis l'ombre et aussi en tant que paria. Deux visions très stéréotypés du vampire classe et riche VS le vampire junkie. Il n'y a pas d'entre deux. Le vampire est donc associé à ces deux visions et deux images, d'un être qui contrôle son univers et en même temps qui le subit. Entre la richesse et les néons qui verts instables. Entre les beaux appartements parisiens et les gares désaffectées. Le vampire c'est aussi l'être corruptible et apte à corrompre. De part sa génétique mystérieuse, il fascine tout en faisant peur.
Et voici tout le dilemme de la série, comment le personnage de Doina va cheminer entre ces deux mondes, cet être hybride. Un personnage coincé entre des vampires aspirant à toujours plus. Le vampire fascine et dégoûte à la fois, montrant dans un schéma manichéen ce qui peut avoir et ce qu'on peut lui prendre. Et Doina, au milieu de tout ça, serait l'entre-deux, la porte de sortie.
La série coince donc le spectateurs dans un jeu stylistique de couleurs puissantes, de contrastes de lumières, d'apparences. Le style de la série est maîtrisé: le cheminement initiatique, le suivi autour des personnages, un rythme saccadé, une tension installée…
J'ai bien apprécié cette première saison qui revisite ce thème déjà-vu. Entre le stéréotype, les personnages quelques peu clichés, mais un style artistique coloré, on peut se laisser emmener par cette série.