Quand la résilience est une affaire de sociologie.

Veronica Mars, c'est l'histoire d'une jeune lycéenne qui exerce le métier de détective privé aux côtés de son père à ses heures perdu au sein de la ville de Neptune situé en Californie où s'oppose très riche et plus démunis au travers d'une rupture sociale assumée. Mais la trame de l'histoire repose plus exactement sur une lycéenne qui a perdu sa meilleure amie lors d'un sombre et tragique assassinat qui aura pour de lourdes conséquences pour Veronica, dont notamment la perte de statut social par lequel elle se définissait. Après avoir perdu, ses amis, sa mère, et son train de vie quotidien, elle se reconvertira en tant que PI (Private investigator) auprès de son père, et mènera sa propre enquête pour obtenir ses propres réponses dans des voies sinueuses, dangereuses, obscures et insensées.

Pour ma part, cette série est l'une de mes favorite. En effet, les problématiques que le show aborde, au vue de l'époque de la production et de la diffusion pour ce qui concerne les 3 premières saisons, c'est-à-dire les années 2000, sont des thématiques qui, pour l'époque soulèvent de nombreux taboo, et des réalités sombres. Ainsi le fil rouge de la série se compose d'enquêtes à la petite semaine, comme d'enquêtes plus macabres, ou des éléments qui font avancer la protagoniste sur l'enquête sur l'assassinat sa meilleure amie; tout cela au travers de la narration de Veronica, en quête de réponses et de sa reconstruction, qui trouvera ses réponses dans une réalité inflexible dure et sanglante. C'est d'ailleurs avec brio que R.Thomas, le réalisateur de la série arrive a montrer que le métier de détective privé de nombreuses tâches ingrates et difficiles. Pour ce qui est des personnages, beaucoup possèdent une story line complète et complexe. Tous ont un rôle a jouer dans le développement de Veronica et de ses enquêtes, et s'avèrent être des éléments important de la trame narrative.

En bref, Veronica Mars est un show d'un âge certain, mais qui reste pertinent aujourd'hui, et dans une moindre mesure, un modèle d'anti-héro contemporain. La série traite de ses éléments de manière approprié et ne laisse rien au hasard. C'est ce qui à mon sens a largement contribué à la réussite de la série, contrairement à la saison 4, qui justement parlons-en, repose sur un format plus contemporain, et rendre en inadéquation de ce qu'était la série. J'explique.

La saison 4 de Veronica Mars a été diffusé bien après celle de la saison 3, il s'agit d'un reboot de la série de 12ans d'âge sectionné d'un film final qui était initialement prévu pour clôturer la série. Le problème de cette saison, c'est la dissonance dont elle fait preuve par rapport aux saison 1, 2, et 3.

Tout d’abord, le format et la trame narrative ne match pas. En effet dans les 3 premières saison les format d'épisodes était diffusé en 20 épisodes contre 8épisodes aujourd'hui. Veronica Mars bénéficiait du format télévisé du feuilleton pour intégrer la temporalité nécessaire au traitement des enquêtes. La saison 4 fait preuve d'un scénario en effet, mieux préparé, mais trop rapide, car le show reposait d'une part sur l'iconographie de Veronica, qui pouvait en fait, nous lier d'affection avec le personnage, et d'autre part, les éléments scénaristiques sont très difficile à intégrer, chaque épisode est une mine d'or d'informations qui noie le spectateur, et nuit à sa compréhension. Les 8 épisodes abandonnent donc la logique de temporalité et de développement de personnage au profit d'un scénario plus axé sur une intrigue plus confuse, même si plus obscure.

Ensuite, il persiste un problème de non-renouvellement des personnages, et de leur gestion narrative : beaucoup (TROP, littéralement), d'entre eux apparaissent dans le show alors qu'ils ne devraient pas. J'explique. Lors des 3 premières saisons on observait Veronica au lycée, puis à l’université. Il était donc normal de voir intervenir Wallace, ou Mac, ou encore Max. On peut y deviner ici une envie de R.Thomas de ranimer les vieux fantômes de la série pour répondre, j'imagine, à une demande du Fandom. Mais à quelques exceptions près, les anciens personnages ne font en rien avancer l’intrigue. Peut-être un manque de place à cause du format série ? (cf.earlier). Cependant, les nouveaux personnages comme Clyde ou Nicole s'avèrent être très intéressant, avec une plotline complexe.

Enfin, pour finir, et attention big spoilers :

A mes yeux la saison 4, était confuse, parfois malmenée, et partiellement exploitée, beaucoup d’éléments qui faisaient la série manquent à l'appel, et beaucoup d’éléments auraient pu être mieux développés, et approfondi, ce que je regrette sincèrement. Dans l'attente de la saison 5, j'espère que la série nous apportera quelque chose de neuf, un renouvellement qui me redonnera l'engouement d'autrefois.