Vicious
7.1
Vicious

Série ITV (2013)

Une maîtrise parfaite du rythme de la comédie

Freddie (Ian McKellen) et Stuart (Derek Jacobi) vivent en couple depuis 50 ans à Covent Garden. Freddie est un acteur en difficulté, après avoir eu son heure de gloire dans une pub M&Ms avec Judi Dench. Stuart s’occupe de leur nid douillet et passe le plus clair de son temps à servir le thé. Chaque jour Stuart appelle sa mère qui les pense encore en colocation. Leurs amis viennent souvent leur rendre visite. Ash (Iwan Rheon) le nouveau voisin jeune et beau, Violet (Frances de la Tour) drague tout ce qui bouge, Penelope (Marcia Warren) perd la boule et Mason (Philip Voss) est un pique assiette. Stuart et Freddie pourraient vivre une vie tout ce qu’il y a de plus plan plan s’ils ne se lançaient pas des horreurs à longueur de journée et devant tout le monde.


Vicious est à-priori dans la parfaite lignée des sitcoms kitschs : un jeu appuyé, un seul appartement comme principal lieu de tournage et les rires du public. Il faut passer outre la forme pour goûter à une pastille vraiment drôle et jouissive. A noter que les rires viennent bien d’un enregistrement en public. Je me suis même surprise à aimer sa présence lors des moments émouvants. Les rires sont ici justes, jamais excessifs et décalés, on s’y fait rapidement. Pour le reste avec un intérieur surchargé de tissus et deux folles maniérées, la finesse est ailleurs.


Chaque épisode est un one-shot même si certains fils rouges émergent ça et là. La caméra se concentre principalement sur Freddie et Stuart. Ils semblent être dans une course permanente à celui qui sera le plus fringant et à celui qui vieillira le mieux et le plus tardivement. Chacun espère survivre à l’autre et y voit une victoire personnelle. Ils sont souvent désagréables envers leurs proches. Ils piquent, vexent et se vexent. Les joutes ne sont pas des phases de méchanceté pures, tous répondent, comme dans une bataille perpétuelle. Le ton reste bon enfant et l’on sait bien qu’ils s’adorent.


Vicious n’a pas de profondeur et n’en a pas besoin, les 20 minutes passent à une allure folle. Mon addiction tient en grande partie aux performances de McKellen et Jacobi. Ses deux là tiennent et manient le tempo de la comédie avec excellence. Le genre demande une quasi-gymnastique de la locution parfaitement maîtrisée. L’expression très théâtrale est parfaitement utilisée, en particulier dans le cas de Freddie lorsqu’il convoite un rôle de commis dans Downton Abbey. La série aime manipuler ce décalage, le plus souvent par de petites remarques comme lors de l’épisode 6 de la saison 2.


Vicious est un ping-pong savoureux et qui explore avec délectation la thématique. C’est volontairement excessif, l’histoire n’a que peu d’importance. Vicious n’a que l’ambition d’amuser et y parvient. Si j’ai trouvé qu’Iwan Rheon surjoue trop, le duo principal tient à lui seul les deux saisons.


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AmMy
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le 6 mai 2016

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