VGHS fait partie de ces web-séries s'étant taillée une belle réputation. Et bien évidemment, c'est amplement mérité.
Déjà, il convient de pointer du doigt la qualité absolument hallucinante du show dans sa technique, au sens large. Un casting absolument exceptionnel. Josh Blaylock, Brian Firenzi, Johanna Braddy, Ellary Porterfield, Jimmy Wong, et tant, tant d'autres, sont parfaits dans leurs rôles respectifs. Et l'on notera, en saison 1, la présence trés légère, mais ô combien géniale de Zachary Levy en prof de FPS. Pour un fan de Chuck comme moi, difficile de rester insensible.
La musique, à commencer par le générique incroyable et terriblement accrocheur, est impeccable, et la cinématographie est excellente elle aussi. Que ce soit pendant les scènes d'action, de délires, ou plus intimistes, ça fait plaisir aux yeux, d'autant plus pour une web-série.
Mais ce qui est la plus grande réussite de VGHS, c'est le traitement de son univers de base, à savoir le jeu vidéo. Et difficile de faire plus réussi. Le cinéma a longtemps méprisé les gamers, les reléguant à une catégorie de mecs asociaux un peu chelous, parfois attachants. De nos jours, ce n'est plus vraiment le cas, mais le danger est à l'inverse de glorifier les geeks et le JV et en faire quelque chose de plus beau que ce qu'il n'est. Là où VGHS touche juste, c'est qu'elle ne s'interdit rien : la sérié va tantôt ridiculiser les gamers, tantôt les montrer sous un oeil affectueux et tendre, tantôt sous un oeil épique. C'est agréable de voir que justement, on essaie pas de brosser le public cible dans le sens du poil et qu'on ose, gentillement bien sur, se foutre de sa gueule.
VGHS, c'est également un mélange des genres parfaits. D'abord, de l'action. Les séquences en jeu, principalement FPS, mais pas que, sont particulièrement bien foutues. De comédie ensuite. Et là, c'est la fête, beaucoup de passage sont absolument hilarants, avec en tête de gondole, un Brian Firenzi à hurler de rire avec son personnage de Law, gamer au génie incontestable et volontairement abusé, égocentrique, égoiste et puéril. Mais également un Ted Wong et une Ki Swan trés drôle aussi bien ensemble que séparemment. Le principal Calhoun bien sûr, souvent detestable avec les étudiants, tant que c'en est tordant, mais également des délires complètement porte-nawak et surréalistes avec, par exemple, toute les histoires liées au robot commentateur. C'est du nimp, mais du trés, trés bon nimp.
Mais surtout, le show se permet également d'aborder des thèmes plus sensibles, plus humains, et parfois même à tirer quelques larmes. Parce que VGHS, c'est aussi en grande partie ça : une vraie leçon de vie. Et si les JVs sont parfois porteurs de ces leçons, ils savent souvent s'effacer pour n'être qu'un background comme un autre. Débarassant définitivement le medium de ces derniers clichés qiu pouvaient lui coller à la peau. En montrant des ados divers et variés dans des situations humaines, mais tellement banales et proches de nous, il tranche, une bonne fois pour toute, en montrant que les gamers n'ont rien de spéciaux. Ce sont des gens comme les autres.
Et niveau situations de ce genre, VGHS ne recule, encore une fois, devant rien. L'acceptation de soi et des autres, le deuil, la vie en générale, parce que le fameux "It's all about the game" est bien sur une leçon de vie à part entière transmise par le show, et pas seulement une maxime à appliquer aux JVs. Le sommet étant atteint avec l'épisode d'une justesse et d'une profondeur émotionnelle démentielle,
celui du décès du père de Ted. Un épisode absolument exemplaire, et qui se permet tellement de chose que c'en devient réellement impressionnant. C'est déchirant, c'est poignant, bref, hallucinant pour une web-série traitant, de base, du JV.
Toute bonne série doit avoir une bonne fin. Et que dire de celle de VGHS, si ce n'est qu'elle est absolument parfaite.
Un dénouement bittersweet merveilleux dans son exécution. Sans vouloir céder aux sirènes de la niaiserie, du fan-service, ou même de la paresse, les scénaristes viennent montrer une Jenny Matrix qui part à Paris pour vivre sa vie de gameuse pro, terminant ainsi sa relation avec Brian. Les deux acceptent cette fin, se prennent dans les bras et un plan serré sur leur visage montre que les deux sont déjà tristes et savent qu'ils vont bientôt sortir de leurs vies respectives. Mais ils savent aussi qu'il sont trés jeunes, et qu'il ne faut pas être naif. Jenny ne veut pas gâcher son rêve pour un garçon qu'elle apprécie certes, mais qui n'est peut-être qu'un amour de lycée. Il en va de même pour Brian, qui a beaucoup appris auprés d'elle, mais qui sait qu'il n'a aucun droit de tenter de la retenir. Et on le voit même heureux pour elle, dans l'épilogue, souriant en la voyant donner une interview à la télé.
Bref, une fin merveilleuse, réaliste sans être tire-larmes. Et c'est souligné de façon magistrale par la dernière réplique de Calhoun "Well kid, we got a lot of cleaning to do" .
VGHS est décidement une série grandiose. Hilarante parfois, terriblement bienveillante envers les gamers sans pour autant les porter aux nus, mais surtout, porteuse de leçons de vie universelles, un peu déjà vues certes, mais terriblement touchantes et importantes. Un certain nombre de passages étant vraiment plus faibles, je ne mettrai par la dixième étoile. Il reste que VGHS est une trés grande série, et m'a véritablement marqué. Merci RocketJump. Vous avez fait un taff merveilleux.