Une série épique, badass et incroyable du début à la fin ! Du grand art !

Et voilà, la boucle est bouclée.
J'en ai fini avec cette fabuleuse saga qui s'achève avec une 6e et ultime saison, en attendant la suite qui se déroulera un siècle plus tard, Vikings : Valhalla, commandée par Netflix et qui mettra à l'honneur de célèbres personnages historiques scandinaves dont Guillaume Le Conquérant et Leif Erikson !

Forcément, à chaud, l'émotion me comprime le coeur. Dire que j'ai vibré devant ce show, saison après saison, est un euphémisme !
Si historiquement il y a de quoi être partagé, Vikings n'en demeure pas moins dans mon TOP 10. Il y a de quoi se réjouir malgré les incohérences car avec mon autre série historique chouchou, The Last Kingdom, elle a le mérite de réhabiliter la "civilisation" Viking en mettant de côté tout manichéisme ; et cela vaut aussi pour les Anglais (Chrétiens). Non, les Vikings n'étaient pas des brutes sanguinaires assoiffées de sang. La question est tellement plus complexe ! La nécessité d'importer tout ce qui leur manquait, tant leurs contrées ont toujours été inhospitalières, aura influencé leur désir de prendre la mer et d'initier les raids & pillages des côtes britanniques. Autre époque, autres moeurs. La guerre érigée en culture, oui, mais des guerriers redoutables passionnés de voyages et de découvertes. Des navigateurs hors pairs qui, à travers leur réputation de marchands, leur a valu de découvrir l'Islande, le Groenland et l'Amérique du Nord, d'ouvrir des comptoirs commerciaux jusqu'en Afrique du Nord et aux confins de la Route de la Soie, ce qui est établi depuis longtemps.

Oui, d'énormes raccourcis ponctuent l'intrigue. Si les scénaristes ont globalement suivi les légendes et les faits historiques attestés à ce jour, il faut voir la plupart des personnages en tant qu'allégories ou métaphores de ce que fut cette société si riche à bien des niveaux. Et sur ce point, Vikings supplante ses consoeurs, lévitant constamment entre mysticisme, folklore et la violence propre à cette époque (on parle grosso modo des années 800).
La force de cette épopée tient en son réalisme (non, pas de casques à cornes, c'est une pure invention !), sa poésie, son ode à la nature et à la dualité humaine, ses thèmes de prédilection (l'importance de la filiation, le sens de l'héritage, les actes dictés par le foi, la bravoure, la destinée...), la complexité de ses intrigues, sa réalisation ultra léchée, son casting irréprochable, la reconstitution historique qui invite au voyage, la musique immersive (Trevor Morris, Wardruna & Einar Selvik)... Tout comme Game Of Thrones, avec laquelle elle partage la même intensité émotionnelle / dramatique / épique, elle réussit l'exploit de nous faire haïr/adorer tout à la fois les personnages principaux qui, finalement, ne sont pas des enfants des dieux mais de pauvres humains qui doivent découvrir le libre-arbitre et les conséquences de leurs actes. Enfin, presque toujours car le folklore s'invite très souvent dans la danse...
Ces mêmes personnages (iconiques) voient leurs arcs narratifs respectifs se conclure admirablement. Prévoir la boîte de mouchoirs... enfin, dans mon cas c'était le rouleau d'essuie-tout ! C'était vachement beau, percutant, émouvant, pas forcément attendu mais néanmoins inscrit dans une certaine logique. Et puis enfin une série historique (médiévale) qui donne aux femmes (qu'elles soient guerrières, sorcières, femmes de...) une place de premier choix, ce qui est raccord avec les faits historiques alors que chez les voisins, à la même époque, c'était loin d'être le cas.

Je pourrais épiloguer encore longtemps mais toutes les bonnes choses ont une fin. Vikings restera à jamais gravé dans mon coeur. Même si on peut la considérer comme une vision fantasmée d'une époque depuis longtemps révolue, il n'en demeure pas moins qu'elle propose une odyssée passionnante, divertissante, riche en émotions, en actions, en transes, en vérités historiques (il y en a quand même, qu'on se le dise !).

Et puis ce que j'ai aimé par dessus tout, c'est qu'elle nous montre que les "barbares" n'étaient pas ceux qui furent considérés comme tels par les Chrétiens. Bien au contraire... Et sur ce point, les nombreuses guerres de religion qui déferlèrent avant et après cette période nous le prouvent.

Vous l'aurez compris, une fin en apothéose pour ma part et une série marquante à voir absolument ! Il m'aura fallu une seconde tentative, après une 1er épisode peu convainquant, pour me faire chavirer pour de bon et souscrire de mon plein gré à la (noble) cause des Hommes du Grand Nord !