Le pilote était ma foi alléchant. Une série sur la période de gloire du Rock dont le premier épisode serait réalisé par Scorsese dont la réputation n'est plus à faire, sur un ravissant scénario de Mick Jagger. Rien que ça ! Bien sûr, la hype est montée comme les blancs en neige alors que la série n'était même pas encore sur nos écrans. Que dire... Je m'attendais à une vision très authentique de ces années là avec le scénario de Jagger et HBO au commande rendant le tout tellement légitime que l'on aurait pu l'ériger en tant que figure divine parmi le monde tumultueux des séries.
Voilà donc à quoi nous avons donc droit:
- Des clichés, beaucoup de clichés
- De la nostalgie en masse qui vire au mélodrame difficilement crédible
- Une histoire de meurtre
Je n'ai eu aucune surprise en regardant Vinyl. J'ai vu exactement la même soupe dans toutes les séries qui traitent de ces années là, ce qui m'a rendu quelque peu sceptique à l'égard de la légitimité de la série.
Recette pour une bonne série sur la musique:
- Prenez Halt and Catch Fire d'AMC
- Changer tous les trucs de nerd attardé pour de la musique rock de mélomane du dimanche
- Garder l'assistante trop en avance sur son temps parce qu'il faut un personnage féminin fort.
- Un poil de drame économique, beaucoup, et des truc subversifs qui feront frémir le "gaucho" en vous
- La drogue c'est une bonne idée d'AMC alors ça va forcément marcher !
Ainsi vous obtenez Vinyl. Un mélange de plein de truc déjà vu et déjà fait qui font ressembler le tout à un plat tout prêt à réchauffer et dont raffole les étudiants.
Cette série s'adresse à tout ceux qui sont dans une nostalgie fantasmée d'années qu'ils n'ont pas connues et qui cherche à se convaincre du bien fondée de leur imagination. C'est un peu cynique je l'admet mais pour autant la ressemblance avec d'autre série me fait dire qu'il y a fort peu de chance que les années 70 n'aient été que drogues et rock crachotant au volant de berlines. Malgré un jeu d'acteur convaincant et un scénario qui malgré son air maladif tient debout à un rythme asthmatique, je ne peux m'empêcher de regarder cette série avec un certain cynisme car les personnages sont tellement caricaturaux que ça pourrait facilement être une comédie musicale.
Le tout tient par un fil rouge qui a de fâcheuses tendances à disparaître au gré d'une narration un épisode/une histoire, qui repose sur un meurtre commis par le personnage principal et qui le place dans une situation encore plus merdique qu'avant. On sent bien que l'idée du meurtre est là pour tenir le peu d'haleine que l'on voudrait bien accorder à cette série, s'effaçant pour revenir à un moment sans raison ni conséquence. On dirait parfois que les scénaristes ont légué ce fait aux poubelles des plotlines après l'avoir utilisé comme amorce concrète de la série. D'ailleurs ce sera pareil pour tout ce qui aurait pu avoir l'air pertinent dans cette série.
Avis à la populace, cela laisse tout de même un goût fade à la fin.