Sélectionné à l’unanimité par l’équipe du site comme un des meilleurs nouveaux animes d’Automne 2019, Iruma-kun est un petit « bijou », pour reprendre le terme d’Uzuchi, qui arrive à faire sien les classiques de la japanimation et de les restituer sous une forme efficacement divertissante.
« Pour les personnes intéressées, il est possible de retrouver tous mes avis sur mon site dans une présentation bien plus agréable à lire. Divers avis d’animes de saison, tests de jeux vidéo, articles spécifiques et bilans saisonniers collectifs sont publiés. Lien de l’article :
https://www.fuwafuwanosora.com/animes/avis/mairimashita-iruma-kun-2/ Ceci étant dit, bonne lecture. »
Synopsis : Iruma Sullivan, 14 ans, est un jeune humain qui se retrouve un jour pris au piège dans le monde des démons. De plus, celui qui s’est autoproclamé comme son grand-père adoptif est le proviseur de sa nouvelle école ! Pour survivre, Iruma va devoir faire profil bas afin de ne pas se faire remarquer par de nombreux démons tous plus effrayants les uns que les autres ! Mais ce garçon au grand cœur va tenter de surmonter ces épreuves, notamment grâce à sa gentillesse qui désarçonne ses ennemis…
A la frontière entre plusieurs œuvres aux thèmes « School et Fantasy » telles que Harry Potter ou Rosario to Vampire, Iruma-Kun vient compléter avec grand plaisir ce panorama qui à mon sens mériterait d’être un peu plus approfondi dans la japanime comme ayant un potentiel latent pouvant plaire à un public assez large.
Iruma intègre cette école et doit se mêler aux étudiants de la façon la plus naturelle que possible afin de garder son identité secrète. Durant toute cette saison, Iruma va rencontrer et sympathiser avec des démons aux caractères singuliers ou bien participer aux divers cours et événements scolaires. Entre épreuve de vol, invocation d’un familier, intégration d’un club, cours de botanique (…), l’anime joue habilement avec sa dose de surnaturelle afin de créer des épisodes atypiques ou bien de revisiter des classiques du genre. Comment invoquer un familier sans pouvoir magique ? Comment voler sans ailes ? L’anime à chaque fois propose des situations comiques singulières et percutantes qui plaisent. Les premiers épisodes sont de ce fait vraiment très bon. Toutefois l’anime ne fait pas qu’inventer, il reprend énormément d’histoires classiques comme l’inscription à un club, la prestation d’une idole etc.
Tandis que certains animes donnent une sensation de saturation par une utilisation excessive et peu réfléchie des classiques, Mairimashita Iruma-Kun arrive étonnamment à les employer avec pragmatisme et naturel. A aucun moment, on ne ressent une frustration ou un ennui. C’est toujours divertissant et amusant.
A une exception, l’anime est bien rythmé entre ses divers arcs et séquences. En effet, l’arc du batora dans sa seconde moitié est inutilement trop long pour son propos. A plusieurs reprises des épisodes se terminent de la même manière. L’intrigue fait du surplace et développe des situations à côté parfois inintéressantes (certaines situations trop longues avec d’autres élèves). Le final est bon mais peut-être pas aussi impactant que ce qu’on aurait pensé. Cet arc occupe un peu trop la scène et le retour à des épisodes plus classiques est véritablement une réjouissance.
Une aura joviale et épanouie infuse cette œuvre. Bien que l’histoire évolue dans le monde des démons, tout est très coloré, vivant, expressif et presque amical à l’opposé d’une malveillance satanique. Même si la grande majorité du casting a des traits de caractère forcés, les personnages sont, absolument tous, bons. Les interactions et situations sont récréatives et enjouées.
Le comique de l’anime fonctionne à merveille. Il repose en partie sur des oppositions et quiproquos étonnants. Satan, le plus fort des démons, respecté de tous, est en réalité un papy poule bon vivant voulant à tout prix combler son petit-fils. Asmodeus respecte Iruma comme le plus fort de tous les démons alors que ce n’est qu’un humain dénué de pouvoir propre qui a réussi à lui tenir tête de façon improbable. La présidente des élèves sous ses airs sévères et en réalité une adolescente appréciant des shojos etc. Toute notre vision de l’enfer vole en éclat avec cet anime.
L’attitude d’Iruma qui cherche à tout prix à ne pas se faire remarquer est particulièrement drôle sachant que toutes ces actions procurent le résultat inverse. Clara est toujours là pour faire rire avec ses remarques ou actions drôles… Pour résumer c’est extravagant, hilarant et en conséquence le casting plait beaucoup.
Néanmoins, sous ses airs joyeux et idyllique, l’œuvre propose des séquences courtes plus solennelles et sérieuses. Avec un regard toujours bienveillant, certains personnages sont approfondis et évoluent grâce à l’influence d’Iruma. Le péril d’être découvert marche bien et le public ne sait pas trop comment réagirait les démons en apprenant la vérité. Les tentatives de renversement du pouvoir en place et la présence de démons insatisfaits de la tournure des événements donne en arrière-plan un schéma politique légèrement inquiétant.
Cette joie de vivre, cette façon de proposer une légère dose de drama toujours avec entrain et positivisme, ou bien de montrer des situations périlleuses mais toujours avec respect fait de cet anime une anomalie sans prétention très séduisante. En vingt-trois épisodes, l’anime ne propose qu’un extrait de tout cela et le public souhaiterait connaitre la suite. Le potentiel de proposer quelque chose de beaucoup plus important est clairement là (licenciez le manga bon dieu).
L’anime est joli avec énormément de couleurs. C’est plutôt bien animé. Les personnages sont très expressifs et ont la plupart une forme simplifiée volontairement moins animée dans des situations spécifiques. Sur les plans larges ou d’ensemble, à plusieurs reprises les traits des personnages sont un peu plus approximatifs mais ce n’est pas vraiment dérangeant.
La réalisation à première vue ne paye pas de mine mais je la trouve vraiment réussie avec beaucoup d’idées simples donnant une lecture très agréable et dynamique à l’anime. La qualité de la production baisse un peu au milieu de l’anime notamment sur l’arc du Batora mais arrive à retrouver des couleurs sur les derniers épisodes. Tout s’enchaîne naturellement avec fluidité.
Conclusion : Une œuvre devilement divertissante et comique
Riche en bons sentiments et magnifiquement divertissant, Iruma-Kun aura embelli cette fin d’année et marqué le début de décennie. Malgré un arc des clubs trop long et de qualité inférieure aux autres épisodes, c’est une jolie production égayante exposant une vision inhabituelle des enfers. L’annonce de la saison 2 fut un bonheur immense. L’anime semble changer de ton et de cap, en reconstituant sa figure de proue, est-ce que l’anime arrivera toujours à autant divertir ? C’est une question qui restera en suspend jusqu’à 2021.