Wentworth
7.6
Wentworth

Série Showcase (AU) (2013)

Offrons à Wentworth une première critique sur SensCritique et un peu de visibilité dans la foulée, j’ai l’âme généreuse aujourd’hui : je viens de dénicher une série sympa. Créee en 2013 et déjà renouvelée pour deux saisons, Wentworth a fait un gros carton d'audiences en Australie lors de sa diffusion sur la chaîne SoHo. Il s’agit d’un remake de Prisoner, soap australien culte comptant 692 épisodes (oui, quand même) diffusés entre 1979 et 1986.
Pourtant, on en entend très peu parler dans la sériesphère ou dans les bas fonds de l’internet sériephile. Bon ok, sur Tumblr. Quand on tape Wentworth dans un moteur de recherche, on a de grandes chances de tomber sur Wentworth Miller et donc, Prison Break : terrible erreur carcérale. D’un autre côté, on sent bien que la tornade Orange Is The New Black est passée par là et à raflé tout ce qu’il y avait à rafler niveau popularité dans la catégorie “série cool sur les prisons pour femmes”. [nb : c’est mérité] Et c’est exactement pour ça que je me suis mise à regarder Wentworth : pour combler le manque de OITNB.


Thème oblige, les grandes lignes sont similaires. Le traitement du sujet lui, diffère complètement d’une série à l’autre. La série débute donc avec l’arrivée d’une nouvelle détenue, Bea Smith, qui n’a rien d’une criminelle et qu’une "erreur de parcours" a éloignée de sa vie de famille. On y suit son arrivée et son intégration plus ou moins chaotique. Comme dans OITNB, c’est l’apprentissage des codes de la prison qui rythme les premiers épisodes. La découverte d’un mode à part, qui possède ses propres règles et ses propres décideurs. L’autre similitude avec la série de Jenji Kohan, c’est la présence de personnages féminins forts, dont on découvre le passé grâce à des flash back plutôt bien amenés (comprendre : pas trop relous)


Mis à part ces éléments, Wentworth prend une toute autre direction. Pas de comédie, pas de loufoque ou de décalé, ici c’est la prison, la vraie. Celle qu’on a pas envie de connaître de trop près ; dure, froide, violente. Tout est bleu et gris là où OITNB privilégie l'orange et le beige. La série penche nettement du côté du drame et se veut bien plus réaliste que sa consœur. Plus réaliste dans le traitement des personnages, forts et marquants, certes, mais moins hauts en couleur. Plus réaliste aussi dans les relations avec le personnel de la prison, qui possède un visage humain et ne sert pas qu’à abuser des détenues/être détesté. Ce désir de réalisme n'empêche pas de s’attacher aux personnages, avec lesquels on se familiarise très vite. On peut citer Franky, star de la prison qui s'impose dès le premier épisode avec son débardeur blanc, ses tatouages plein les bras et sa fragilité dissimulée. On peut citer aussi Bea Smith, alter ego australien de Piper Chapman AKA la détenue fraîchement débarquée dans un environnement inconnu et hostile qui va s'en prendre plein la tronche.


La suite c’est des jeux de pouvoir, d’influence, de violence, d’alliance, le sexe, la drogue, les magouilles de tous les jours pour s’en sortir, les histoires de vie, les histoires d’amitié, les histoires d’amour, bref la vie un peu beaucoup dramatisée de la prison et de ses habitantes. La réalisation manque d’un soupçon d’originalité, c’est l’une des rares choses que je pourrais reprocher à la série avec sa tendance à utiliser des mécanismes narratifs visuels et scénaristiques parfois un peu faciles (rohlala cette sur-utilisation des ralentis, why?) mais cela n'entache pas les qualités évidentes de tout le reste. Si Orange Is The New Black est toujours la number one dans mon cœur, rien ne dit qu'il faille se priver de tout un tas de séries moins médiatisées mais tout aussi intéressantes...


La bande annonce qui donne envie (pas d'aller en prison hein) : https://www.youtube.com/watch?v=uEcrO9YZ0x4


EDIT : Je baisse la note de 7 à 6 pour cause de deuxième saison plutôt décevante. Dommage parce que la série promettait de belles choses, une autre perspective, une identité à creuser, pour finalement tomber dans le piège du soap facile. La saison 1 reste une agréable parenthèse, à binge-watcher entre deux séries.

MadMath
6
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le 8 mars 2014

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MadMath

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