Westworld
7.6
Westworld

Série HBO (2016)

Chers concitoyens de tous âges, sexes ou religions, avez-vous jamais rêvé de jouir sans entraves, de posséder le monde entier ainsi que ses habitants ? Avez-vous jamais souhaité devenir un demi-dieu, de parcourir les landes poussiéreuses d'un Far-west plus vrai que nature à dos de canasson, un colt dans chaque main, dezinguant de l'apache à tour de bras ? Oui, vous l'avez désiré au plus profond de vous-même sans jamais oser l'exprimer clairement. Aucun mal à cela ici, nous n'apportons pas plus de problèmes mais des solutions. Il est un mot qui en sera l'incarnation : Westworld.


Le parc Westworld vous offre une expérience sans précédent, presque aussi réelle que la réalité mais avec les ajustement nécessaires à votre entière jouissance. Venez découvrir ce monde hors du temps, vaste comme un pays où chaque hôte est susceptible de vous plonger dans une quête des plus passionnantes, où des combats endiablés vous attendent lorsque vous aurez fait le tour des orgies et du stupre... En êtes-vous seulement capable ? En avez-vous assez de votre morne quotidien où rien de bien excitant ne s'y déroule ? Êtes-vous prêts à trouver en vous les graines de la sauvagerie ? Oui ? Fort bien, dans ce cas je vous souhaite la bienvenue dans ce qui est désormais votre monde !


Tentant n'est ce pas ? Il est vrai que le concept de Westworld laisse rêveur. Devenir un voyageur intouchable des temps passés, se mêler à une foule d'êtres pseudo-humains créés en laboratoire et se servir d'eux pour satisfaire son ennui... Certains ne se laisseront pas faire mais, qu'à cela ne tienne, tout est écrit, chaque ligne de dialogue, chaque expression. Sans pour autant transposer le voyageur dans le virtuel, Westworld choisis plutôt d'être une expérience vidéo ludique réelle au plus près des émotions même si elles ne peuvent être authentiques. Les membres payants du parc ont pourtant cette illusion d'authenticité, ils recherchent le frisson d'abattre de sang froid un ou deux braves, de forniquer avec autant de plantureuses donzelles. Aucune réprimande ne leur sera faite, c'est comme ça que cela fonctionne. A la tombée de la nuit, les équipes du parc viennent ramasser les hôtes défectueux, les réparent et rebelotte le lendemain, rien de nouveau sous le soleil de Westworld. Aucune culpabilité en ce bas monde.


La série pourrait seulement nous appâter avec son alléchant bout de bidoche, secouant son concept original comme le ferait le cul de ces danseuses contemporaines en Twerkant. Westworld pourrait s'arrêter à cela mais alors il manquerait de cette substance dont les spectateurs se gorgent jusqu'à la moelle pour aller supplier qu'on leur apporte leur prochaine dose. Pas d'offense, j'aime également les plaisirs intenses, ceux qui durent dix heures et qui te retournent (le cerveau).


Là où Westworld t'apporte cela va se retrouver dans le processus de création des meta-humains, du premier os synthétique assemblé dans un moule à l'apprentissage dictatorial, informatique on pourrait dire, d'un fonctionnement précis, un rôle à jouer sans accès à la conscience. Par ce dernier concept, nous arrivons à tout l'enjeu de cette série. En effet, dès son commencement, nous apprenons que des mises à jour ont été faites dans le système, ajouts que l'on va nommer "rêveries". Doucement mais sûrement l'ombre de l'objet va s'abattre sur le moi et la conscience de ces esclaves programmés va surgir, non sans désagrément pour la pérennisation du parc.


On n'ira pas plus loin dans l'histoire, elle mérite amplement d'être découverte pour ce qu'elle est, à savoir un récit extrêmement audacieux aux destins de protagonistes enchâssés, évoluant chacun dans un interminable (?) labyrinthe.


Westworld est pour moi une excellente découverte. En plus de son scénario à te faire frémir la pilosité, nous avons cette musique sublime et ces reprises au piano du plus bel effet, tout comme nous ne sommes pas en reste visuellement avec une image et des plans très intéressants. Une brillante synthèse qui continue de m'enchanter en attendant qu'une nouvelle saison arrive sur son cheval blanc et m'emporte au delà d'un final exceptionnel.

Fosca
9
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le 25 janv. 2017

Critique lue 5.9K fois

34 j'aime

Fosca

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