WWDITS est une déception certaine au regard du plaisir que nous avait apporté le film de 2014 réalisé par Jemaine Clement et Taika Watiti. Le thème lui même emprunté à un film belge était un très bon sujet de mockumentary (style amorcé par The Office de Ricky Gervais). Relater le quotidien d'une coloc de vampires losers en Nouvelle-Zélande permettait de revoir une partie du cast de Flight of the Conchords et d'explorer un esthétisme grand guignol assez peu exploité ces dernières années dans le registre comique.
Malheureusement la série FX se contente de reprendre les atouts du film sans apporter de touche personnelle ni grain de folie et marque une régression certaine par rapport à l'oeuvre originale. Sans être pour autant déplaisant, on suit les aventures de 4 nouveaux vampires à New-York sans que cela apporte quoi que ce soit au film.
Les scénarios sont gentillets et on voit bien que rien ne peut se produire d'amusant, tant les mécanismes de regard caméra et d'interviews semblent éculés quand on a des dialogues aussi peu originaux. Et les costumes de vampires et les accents des pays de l'est n'y feront rien. La résolution des conflits avec les loups garous est par exemple bien trop prévisible (loup-garou = gros toutou. Je vous laisse deviner comment on occupe un toutou...).
Pourtant tout n'est pas à jeter. Cela fait toujours plaisir de voir Matt Berry, un acteur comique supérieur (The I.T Crowd). Avec sa voix de baryton et son phrasé théâtral il semble ici bien trop sous employé et réduit à mettre en pratique des gags un peu nazes (le jardin vulvaire). L'autre élément qui attire l'indulgence est l'idée du vampire social qui se nourri en suçant l'énergie vitale des gens à l'aide de conversations inintéressantes. C'est bien la seule trouvaille amusante de la série.
Cette faillite scénaristique trouve une belle illustration avec l'épisode du procès où une ribambelle d'acteurs connus viennent cabotiner dans la peau de vampires (comme cela a pu se produire dans leur filmo). On s'apprête à rire, la mise en place est bonne et ça tombe littéralement à plat.
Il reste 3 épisodes à voir, mais il y a peu de chances que l'écriture deviennent d'un seul coup fulgurante et que les épisodes mémorables sauvent le projet. Dommage, car il y a moyen de proposer autre chose qu'une copie inégale et flemmarde du film. Les auteurs semblent avoir déjà épuisé le sujet, il est donc étrange d'avoir accepté un développement en 10 parties. Le résultat est bien moyen sans être pour autant détestable.