Marc Cherry à qui l'on doit déjà Desperate Housewives, série que je vénère totalement, nous offre ici une satire sur le mariage et la vie de couple, à travers les portraits de femmes et d'hommes, sur trois temporalités différentes.
De prime abord on sait où l'on va, la série plante son décors et rappelle bien souvent Wisteria Lane, la petite banlieue chic et rangée. Mais si cette fois-ci on s'attarde moins à deviner ce qu'il se passe dans chaque chaumière, c'est pour mieux découvrir et spéculer sur les histoires et destins de Beth-Ann la parfaite ménagère des années soixante, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler une certaine Bree Van de Kamp. L'extravagante Simone dans les années quatre-vingt et Taylor l'avocate en mariage libre des années deux-mille-dix. Toutes les trois existent et foulent le sol de la même maison, de ces trois histoires on ne saura au départ qu'elles se sont toutes soldées par la mort d'une ou plusieurs personnes, mais qui sont-elles, comment et pourquoi ?
Inutile de tourner autour du pot, Why Women Kill plaira sûrement aux adeptes de Desperate Housewives, dont l'écriture ici rappelle beaucoup les trois premières saisons. Ainsi c'est dans un mélange de drame et de comédie que l'on va découvrir les destins de ces trois protagonistes. On imaginera plusieurs issues, plusieurs dénouements, et si la série s'avère parfois prévisible concernant ses ressorts comiques ou dramatiques, à contrario elle sait aussi demeurer efficace quand il s'agit d'instaurer du suspense. Tout est très alambiqué bien sûr et l'écriture en général aime user des codes propres à ce genre de production. Pour ma part c'est ce que j'aime dans les créations de Marc Cherry, c'est drôle, épicé, souvent juste et toujours efficace.
Côté casting on découvre Ginnifer Goodwin qui délaisse ses costumes niaiseux de Once Upon a Time, pour camper ici une ménagère tendre et complexe, qui s'imposera vite comme un personnage fort et touchant. A l'inverse Lucy Liu, absolument géniale comme d'habitude, campe Simone, une richissime et extravagante épouse, maintes fois divorcées. Le personnage en impose beaucoup d'emblée et gagne en finesse tout au long de la saison, un choix de développement intéressant qui évite la redondance qui aurait pu guetter une pareille caricature. Enfin c'est Kirby Howell-Baptiste qui incarne Taylor, la femme forte et indépendante moderne, en couple mixte et libre, pansexuel et tous les autres adjectifs qui vont avec. Un personnage plus linéaire et qui est bien entendu là pour répondre aux toutes nouvelles exigences sociétales. Cependant Taylor ne manque pas d'intérêt non plus et s'avère devenir progressivement un personnage captivant.
Why Women Kill mérite le coup d'oeil, si bien entendu ce genre de show est notre came, pour ma part j'ai suivi ces dix épisodes avec plaisir. Je suis également assez curieux de voir ce que peut donner une nouvelle saison avec d'autres personnages et d'autres acteurs, puisque apparemment il s'agit d'une anthologie. A suivre donc ...