Ryan (Elijah Wood) est dépressif chronique. Quand sa jolie voisine interrompt sa septième tentative de suicide pour lui demander de garder son chien, celui-ci accepte. Le problème c'est que là où tout le monde voit un chien, Ryan voit un type dans un costume de chien qui parle, fume et se tient sur ses jambes. Voilà le pitch très minimaliste de cette série qui l'est tout autant. Jamais ce postulat n'est remis en question et rien n'existerait si Wilfred n'avait pas décidé de devenir le coach de vie de Ryan, prodiguant des conseils mi-canins, mi-universels.
Adapté d'un OVNI australien par les auteurs eux-mêmes pour la chaine FX (Justified, Sons Of Anarchy, Phialdelphia, Terriers...), la série ne prend même pas la peine de changer d'acteur pour le chien. Jason Gann arrivant à sauter des expressions humaines aux canines en une fraction de seconde. Toute l'absurdité visuelle de la série joue sur le contraste entre un australien bougon, bedonnant et mal rasé trainant dans un costume de chien sale et le corps coton-tige d'Elijah Wood avec ses yeux globuleux et son look de mormon. En ne pariant que sur deux seuls acteurs récurrents et autant de personnages secondaires réguliers (la voisine, la sœur et c'est tout), la série mise uniquement sur la relation entre Wilfred et Ryan sans s'éparpiller. Cela permet aussi d'exploser le budget guest star sans scrupules (Ed Helms, Rashida Jones, Jane Kazmarec, Peter Stormare...).
Le ton est ce qui démarque souvent une bonne série comique de la masse des concurrents. Et ici, on est affreux, sale et méchant. La condition de chien permet de dépasser pas mal de limites, le fait que ce soit sur le cable aussi. Misère sexuelle, solitude, mort, jalousie, maladie mentale, moquerie, drogues, (zoophilie)... Tous les aspects déplaisants de la vie banlieusarde passés à la moulinette pour donner une morale individualiste et pas foncièrement sympa.