Que l’on soit un passionné de jeu vidéo, un cosplayeur dans l’âme ou un consommateur boulimique de mangas, la vie amoureuse n’est pas forcément chose facile quand on est catégorisé comme un « otaku ». C’est tout du moins le postulat de base de Otaku Otaku, manga signé Fujita qui va suivre avec un ton résolument humoristique la vie de couple de Narumi et Hirotaka.
Quand on demande à Fuijita de décrire Otaku Otaku, l’auteur est toujours embarrassé. Shôjo ? Manga romantique ? Comédie ? En fait c’est un peu de tout ça à la fois. En puisant son inspiration dans tous ces genres, le mangaka livre une oeuvre aussi touchante que débordant d’humour et parlant à un public aussi bien féminin que masculin. Même si son titre japonais (Wotaku ni Koi ha Muzukashii, soit « L’amour est compliqué pour les otakus » en français) pourrait laisser penser à un classique récit à l’eau de rose où l’on suivrait les difficultés rencontrées par les otakus pour trouver l’âme sœur, le manga se concentre en fait sur la vie de couple de Narumi, la fujoshi passionnée de manga mettant en scène des relations sentimentales entres personnages masculins, et de Hirotaka, gamer invétéré. Oubliez donc les timides regards et autres états d’âmes avant de déclarer sa flamme. Tout est expédié en moins de 20 pages et ce avant même que l’on ait eu le temps de déceler le moindre indice d’une éventuelle romance entre les deux personnages.
Visant explicitement un public amateur de pop-culture japonaise, il aurait été facile pour Otaku Otaku de faire étalage sans retenue de références à des œuvres venues du manga ou encore du jeu vidéo. Fort heureusement, Fujita ne tombe pas dans cette facilité et les clins d’œil apparaissent çà et là sans donner l’impression de tenter de charmer le lecteur en jouant avec sa corde sensible. Un choix bienvenue qui permet également au manga de ne pas devenir indigeste pour le lecteur pas forcément connaisseur dans les moindres détails de tous les pans de la « culture otaku ».
Pas bien épais avec seulement 122 pages, Otaku Otaku n’a pas pour vocation (tout du moins pour l’instant) de développer en profondeur une intrigue et se présente sous la forme de courts chapitres pouvant être considérés comme des sketchs à part entière. Entre ceux-ci, Fujita a intercalés de petits interludes humoristiques tenant parfois sur une page ou deux et dont l’esprit rappelle un peu le 4-koma. Seul petit souci, ces derniers ne sont pas vraiment bien indiqués et on se retrouve plusieurs fois à passer de la trame principale à un court intermède sans même sans rendre compte. Un problème que l’on retrouve également dans l’autre sens, certaines indications pouvant également laisser penser que l’on aborde un de ces passages annexes alors que cela fait partie intégrante de l’histoire principale.
Comptant actuellement 5 volumes au Japon, Otaku Otaku bénéficie également depuis le 13 avril d’une adaptation en animé grâce au studio A-1 Pictures (Sword Art Online, Granblue Fantasy, Erased). Diffusée sur Fuji TV au Japon et sur Amazon Prime Video à l’international, on espère la série tout aussi plaisante à suivre que le manga.