Forcément, en le regardant près de 10 ans après sa sortie, je ne pouvais dans un premier temps que remarquer à quel point on ne filme plus de la même manière à présent. Des légers flous hamiltoniens, des transitions basiques, des plans statiques à la façon d'un soap, des dialogues appuyés, des éclairages surnaturels, etc., tout ça a quasi disparu des séries tournées récemment.
Mais au-delà de ces aspects datés, qui peuvent parfois faire sourire, Yong-Pal ne manque pas d'atouts.
Pour commencer, le point de départ est intéressant. On a un jeune interne en médecine, extrêmement doué, qui dans ses temps libres fait des visites privées...au profit de bandes de truands sous le pseudo de Yong-Pal. Moral, pas moral, chacun son avis, mais lui le fait car il a cruellement besoin d'argent pour éponger ses dettes et soigner sa sœur gravement malade. Et puis, un patient est un patient, c'est un fondement de la médecine. Par contre, un inspecteur de police y voit en tout cas une entrave à la justice, et est bien décidé à l'identifier pour l'arrêter.
En parallèle, dans l'hôpital où il fait son internat, se trouve un étage VIP dans lequel il aimerait travailler, pour gagner plus, et comprenant en plus une zone interdite avec un patient mystère (enfin, pas longtemps, on sait vite qui c'est) . En faisant tous les efforts possibles pour aller y travailler, il ne se doutait pas qu'il mettrait les pieds dans un monde particulièrement difficile et cruel. Avec, dans la zone interdite, une "belle au bois dormant" moderne, c'est-à-dire une riche héritière gardée en coma pour que son demi-frère puisse diriger le groupe familial. Quand il peut enfin y accéder, c'est justement à un moment où les choses vont s'emballer, et une lutte de pouvoir complexe va se mettre en place. Accéder à zone interdite, c'est être comme Icare qui s'approche du soleil. Mais c'est aussi le point de départ d'une romance qui va s'inscrire dans une lutte de pouvoir qui ne fait pas dans la dentelle, mais avec heureusement au milieu de tout ça, quelques personnes avec un sens du devoir plus prononcé que d'autres.
La question de ce qui est moral ou pas intervient régulièrement. Comme la question de savoir si la vengeance privée est une réponse à la souffrance reçue. Très peu de personnages sont 100% bons ou 100% mauvais. Dans la lutte de pouvoir, plus il y a d'argent en jeu, plus cet argent semble sale. Mais il est question également de pardon et de rédemption, sans pour autant trop tomber dans le traitement Bisounours. Certains personnages sont complexes, évoluent dans un sens ou dans l'autre, j'ai bien apprécié cet aspect.
Arrivé aux 3/4 du drama, je fus surpris d'arriver à ce qui avait l'apparence d'une fin. Ça aurait pu être la fin, d'ailleurs. Mais c'était sans compter sans des rebondissements dramatiques qui vont relancer le suspense pour une dernière ligne droite indécise.
En conclusion, malgré l'aspect à présent dépassé de la mise en image et du montage, cet ancien drama, toujours présent sur Netflix en 2025, vaut toujours le détour.