Jamie (Mathew Baynton) est un banquier traumatisé par la disparition de sa femme lors de leur lune de miel 7 ans plus tôt, il vit avec son meilleur ami Dave (Joel Fry). Séparé dès la naissance, Ariel (Mathew Baynton) est son jumeau maléfique, un hackeur en quête de revanche. Père Jude (Rob Lowe), prêtre déroutant, est au Vatican l’avocat du diable, assisté par Soeur Cécile (Gaia Scodellaro). Rhonda (Jenna Fischer) est emprisonnée pour cyberterrorisme, confrontée à la suprématiste Leanne (Megan Mullally). Arnold Gaines (Paterson Joseph) est le général en charge de sauver l’humanité. Alors qu’un astéroïde se dirige droit sur la Terre, ils n’ont strictement rien en commun, vivent en Angleterre, Italie et aux Etats-Unis et finiront ensemble dans un bunker à assister à la fin du monde.
Les débuts vous rappelleront le formidable The Wrong Mans avec un homme à la vie toute tracée qui s’est emmuré dans une histoire d’amour à la fin brutale. La série prend en cours de route un revirement où le réalisme se trouve malmené par la chance et les coïncidences. Le retournement peut déstabiliser autant que décevoir le spectateur attiré par une série centrée sur Jamie. La suite se teinte d’une pointe de surnaturel et une accélération du scénario nous emporte tout de même, à la manière d’une petite parenthèse fraîche et inventive.
You, Me and the Apocalypse oscille entre humour et action. Dans cette fuite permanente contre l’ennemi et la montre émerge par moment une pointe de drame savamment placée. Le rythme peut paraître trop rapide et les intrigues trop éclatées mais le tout se rejoint étonnamment bien. Une fois l’univers solidement ancré on finit par s’habituer et se laisser porter par cette aventure folle. On se fout de savoir si c’est cohérent ou probable tant l’histoire et les interrogations sur le sort des personnages sont addictives. Le développement de ces derniers est opéré par petites touches, juste ce qu’il faut pour que l’on s’attache à eux et qu’ils s’ouvrent à nous lors de rares, et réussies, parenthèses émouvantes. Cette première saison se termine sur un vrai et beau cliffhanger, quoi demander de plus ?
S’il fallait une nouvelle preuve, You, Me and the Apocalypse est une énième démonstration du talent de Mathew Baynton. Il parvient à la perfection à retranscrire deux caractères opposés sans virer à la caricature. Ses différences se traduisent autant sur le visage que sur les mouvements poussant un téléspectateur à y voir un nouveau David Tennant. Emouvant, décalé et inquiétant Mathew nous bluffe une fois de plus. Paterson Joseph est aussi un talent à surveiller. Trop rare à l’écran après avoir incarné le fabuleux patron Alan Johnson dans Peep Show. Charismatique il jongle entre assurance et comédie avec une aisance folle et une voix envoutante. La série accumule une foule de second rôles et d’apparitions savoureuses comme Pauline Quirke (Broadchurch), Nick Offerman et sa passion inavouée ou encore Diana Rigg en mamie manigancière.
You, Me and the Apocalypse est à voir pour son échappée folle et son casting fantastique. Les acteurs s’amusent dans cette série inventive et au dénouement rocambolesque dont on ressort accro face à ce vent de fraîcheur et une fin aussi intéressante qu’inattendue.