C'est quoi, être une bonne personne ?

CRITIQUE SPOILUE (petits spoils)

J'ai voulu me contenter d'un statut, mais en voyant que le drama bénéficiait de si peu de critiques, je me suis dit qu'il pouvait tout de même mériter un peu de mon temps.

Franchement, j'ai beaucoup aimé la série. Autant les personnages que les points narratifs. Alors certes, j'ai pu grimacer sur certains aspects caricaturaux du personnage de Han Kang-Ho, mais c'est finalement ce qui apporte tant de fraicheur à l'ensemble. Infatigable et hyperémotif, il explose de joie, de colère, de chagrin et à nouveau de joie : il a un côté enfantin qui rend "crédible" (dans la mesure de sa situation fictionnelle) sa danse entre le sérieux et l'irresponsabilité absurde.
L'autre point a priori frustrant c'est le léger manque de développement du personnage de Han Soo-Ho et de la relation qu'il a avec son frère. Mais c'est au final un choix narratif que je comprend : justement, le problème est leur non-relation. Le problème est qu'ils s'en sont toujours remis au jugement verbal de leur mère et qu'ils n'ont jamais communiqué entre eux. Ils ne se connaissent pas l'un l'autre.

Alors, certes, rien ne va réellement jusqu'au bout, tous les arcs narratifs ont une fin ouverte, mais honnêtement, j'ai aimé ce point là. Parce que l'histoire, ce n'est pas le procès des chaebols, l'histoire ce n'est pas la corruption du système juridique, ce n'est peut-être même pas tout à fait la relation amoureuse. Non. L'histoire, c'est le cheminement d'une personne : Han Kang-Ho, qui s'efforce de devenir une "bonne personne" selon ses propres principes, tout en restant lui-même. L'histoire, c'est Han Kang-Ho.

Du coup, le drama n'en fait pas trop sur les procès, ils montrent l'impact qu'a Han Kang-Ho dans le rôle d'un juge sur des "grosses affaires", et/ou l'impact que les procès ont sur lui. Mais on n'ira pas jusqu'au verdict final concernant les "méchants", parce qu'on se focalise sur l'élan (et l'élan, c'est Han Kang-Ho), on n'a pas besoin d'avoir les détails de la suite. Une simple info du résultat suffit, afin de refermer les parenthèses ouvertes.

Sa relation avec le personnage Eo-Sun est aussi très bien. Ce personnage féminin est bien écrit, et son passé la rend têtue. Il y a un côté très réaliste au fait qu'elle soit à la fois terrifiée/tétanisée et trop offensée pour se taire, lorsqu'elle subit le harcèlement sexuel écœurant du procureur. Et elle même a un impact très sains dans le développement du personnage d'Han Kang-Ho. Elle est sensible mais forte, un peu timide mais ancrée dans ses convictions. Je l'ai vraiment bien aimée, et son sourire allié à celui de Yoon Si-Yoon est très agréable.

Il y a, enfin, la présence de la mère des jumeaux, qui fini par réaliser que ce n'est pas la réussite qui fait d'une personne une bonne personne, mais son humanité. Finalement, dans un sens, le drama pose cette question : c'est quoi, être une bonne personne ? Doit-on être méritant pour avoir le droit d'aimer ? La réponse est toute aussi ouverte que les fins des différents arcs narratifs.

Mais toutes ces fins ouvertes accumulées ne m'pont pas du tout dérangée, au contraire, puisqu'elles sont toutes plutôt positives et lancent une note d'espoir.

De l'irréalisme, il y en a, mais quel drama n'en a pas ?