Les meilleurs films de 2013 selon takeshi29

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Parfois il m'arrive de bénir mes insomnies. C'est en effet grâce à ces charmantes compagnes que j'ai rencontré cette nuit Désirée, une allemande au charme fou, France, une brune pulpeuse sortie tout droit des années 50, Charles, un mec un peu lunaire et poétique, Ivo, un slovène amoureux éperdu du souvenir d'une femme et Blaise, un type qui s'est fait tatoué "Love is shit" sur l'épaule...

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Se souvenir d'Alabama, Monroe, Maybelle, et pleurer...

https://youtu.be/XKbTtoNsm5U

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Ce qui me fascine peut-être le plus chez Jia Zhang-ke est sa faculté à rendre son cinéma profondément chinois universel. Il y a ici plusieurs films dans le film, plusieurs destins, qui ne racontent pourtant qu'une chose : notre planète fracassée à force de corruption, de capitalisme, de tentation d'intégrer un nouveau monde alors que nous ne parvenons pas à quitter tout à fait des yeux l'ancien qui n'en finit pas de mourir.

Il m'a fallu du temps pour apprécier à leurs justes valeurs les deux premiers segments, les plus "occidentaux", ceux qui vont faire des baisers (de la mort) au cinéma de genre, il faut être patient afin de les laisser trouver leur chemin au milieu de ce récit labyrinthique, et ainsi prendre leur cohérence.

Et puis, mais peut-être suis-je trop sentimental, la relation qu'entretient Zhao Tao avec la caméra de son homme me bouleverse. Il se produit dès qu'elle apparaît une sorte de miracle, les gros plans deviennent légion, on se demande si c'est le personnage de ce prologue des "Éternels" qui est incroyablement romanesque ou tout simplement l'actrice qu'il suffit alors de laisser évoluer au milieu du plan. Comme embrasée la mise en scène préalablement au millimètre devient instantanément majestueuse. Et parce que sa femme mérite tout il lui ouvre soudain, juste l'espace de quelques minutes, les portes du film de sabre, lui offrant ainsi le statut d'héroïne, celle de sa vie et de son œuvre.

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Emmanuel Gras continue de donner la parole à ceux qui ne l'ont pas. Après les vaches, les "déclassées" du monde animal, il nous propose cette fois de prendre les habits d'un sans-abri . Ne vous inquiétez pas, ça ne dure que 17 minutes et ensuite nous pourrons reprendre notre petite vie, rechausser nos œillères et l'ignorer à nouveau bien tranquillement.

Cet "Être vivant" est une nouvelle preuve qu'un court peut parfois dire plus de choses et marquer plus durablement que tant de films interminables. C'est rude, très très inconfortable, ça fait mal même, un truc à faire passer Ken Loach pour Fabien Onteniente.

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Tant que le cinéma sera apte à nous faire des propositions aussi folles et excitantes que celles-ci vous n'êtes pas prêts de vous débarrasser de moi.

Parce que c'est typiquement le genre de folies qui te font venir ici pour alerter le monde que ça existe, qu'il y a un truc qui revisite Beckett à la sauce électro. Parce que ça t'a fait rire, écarquiller les yeux sur ce sublime noir et blanc et sur la non moins sublime Elisa Sednaoui qui est l'antidote parfait aux gestes barrières, danser sur ton canapé parce que Kaspar Hauser était devenu DJ Vitalic. Parce que t'avais pas vu Vincent Gallo aussi dément depuis "The Brown Bunny".

Et puis parce que t'as failli foutre un 9 mais que tu ne l'as pas fait uniquement histoire d'avoir une bonne excuse pour revoir cette sublime dinguerie.

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Irritant, déroutant, fascinant...

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Un homme et une femme, cabossés par la vie, allongés. Deux mains qui se raccrochent l'une à l'autre. La femme confie ses blessures à l'âme mais nous n'en connaîtrons rien, sa voix étant recouverte par celle de Nina Hagen et de son "Future Is Now". Nina, la vraie, celle qui a la voix fragile, retrouve la parole : "Je reviens, j'vais faire pipi".

"J'aime votre sourire quand c'est celui de l'enfant, pas celui de la femme."

https://youtu.be/M3CR0faCExw

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Avoir envie de courir avec Frances (Sublime Greta Gerwig) dans Chinatown en écoutant du Bowie...

https://youtu.be/4n9MLbpmyWE

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Un Garrel mineur écrase 95% du reste de la production française...

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Qu'elle est douce la petite musique de Kore-eda, qu'il est bon de se promener dans son monde où c'est par la douceur qu'on dit des choses graves et profondes.

Peut-être moins puissant que "Nobody Knows" ou "Une affaire de famille", ce "Tel père, tel fils" travaille pourtant encore une fois LE sujet du cinéaste japonais, la famille, au sens Leforestierien du terme. Comme le disait ce célèbre philosophe français : « On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille... Être né quelque part, pour celui qui est né, c'est toujours un hasard ».

C'est précisément ce qu'ausculte de film en film, tel un sociologue de l'intime, Kore-eda, et il est troublant de constater à quel point sa dernière Palme d'or est un prolongement absolu de celui-ci.

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Un plan à jamais gravé. Beau et bouleversant comme un tableau de Hopper, qu'on pourrait baptiser "Réparer les vivants...

Un homme brisé, prostré sur une chaise

Une petite fille, symbole de son innocence perdue, assise elle aussi, mais sur un bureau, surplombant ainsi ce père qu'elle extirpera peut-être des limbes

Une femme, debout, lui caressant les cheveux, celle qui devra pas à pas le réparer de la seule force de son amour

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Le temps de 103 minutes, redevenir un Charlie et tomber fou amoureux d'une Sam en écoutant Morrissey, Bowie, XTC, Cocteau Twins, Throwing Muses...

Et revoir encore et encore cette scène qui me bouleverse littéralement, cette scène où Charlie regarde Sam ( Sublime Emma Watson ! ) danser sur le "Come On Eileen" des Dexys Midnight Runners.

https://youtu.be/S9B8zuNK_fY

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On le sait, tous les Woody ne sont pas des grands crus, il brille même par son irrégularité depuis de nombreuses années. Et clairement je pense que celui-ci est sous-côté, probablement parce qu'il est déstabilisant.

Jasmine a tout de l'héroïne "allenienne", bavarde, névrosée, mais cette fois ce n'est pas la douce mélancolie qui accompagne la drôlerie, c'est la gravité, la vraie, la douloureuse. Et franchement ça fait un bien fou de voir un tel auteur sortir de sa zone de confort, quitte à perdre une partie de ses aficionados.

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Sophie Letourneur est une réalisatrice parfois agaçante mais qui a l'avantage d'avoir un univers, une planète où l'hystérie assumée n'est jamais loin, où le comique prend souvent des formes gênantes. Ici elle se fait le festival de Locarno en "caméra embarquée" et c'est à mourir de rire si on accepte le contrat et le voyage fait de roulages de pelles et d'alcool. C'est ça aussi Letourneur, n'épargner personne, ni le monde du cinéma, ni sa bande de copines, ni elle-même. Ni surtout elle-même d'ailleurs, et c'est certainement la plus grande force de ces "Coquillettes".

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Si le film perd de sa force dans sa toute dernière partie on y retrouve en revanche tout ce qui fait la force des Coen : une mise en scène qui se réinvente en permanence, cette faculté à créer des gueules inoubliables portées par un casting qui l'est tout autant (avec un énorme coup de cœur pour Oscar Isaac que je n'imaginais pas à ce niveau), un humour qui n'appartient qu'à eux, et ce cool apparent qui traîne derrière lui une charrette de mélancolie.

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Merveilleux squamates !!!!

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Premier court de Léa Mysius, réalisatrice du remarquable "Ava", "Cadavre exquis" est déjà très maîtrisé, un beau regard posé sur l'enfance en mutation, sur le besoin de transgression.