A Moon Shaped Pool
7.5
A Moon Shaped Pool

Album de Radiohead (2016)

[Cette critique s’inscrit dans le cadre d’une série de posts, où je parle de tous les albums de Radiohead. Je n’avais jamais réellement écouté ce groupe, et je m’y suis enfin mis cette année. J’avais pas mal de trucs à dire, c’est pourquoi j’en fais des critiques entières, même si je pense que de par mes goûts et expériences musicales, je dois pas être le plus objectif et le plus compétent. Bonne lecture !]


Dernier album en date de Radiohead : A moon shaped pool. On commence désormais à s’y faire, les sorties du groupe de font plus l’unanimité. Le précédent The king of limbs a ouvert la boîte de Pandore, et “On peut enfin dire du mal de Radiohead sans se faire lyncher” comme avait dit alors Rue89.


Personnellement, A moon shaped pool est un album avec lequel j’ai du mal. Pas en termes stricts de goût, mais j’ai du mal à le cerner. Il n’arrive pas à me faire pencher d’un côté ou l’autre de la balance, je distingue difficilement des idées fortes, et j’aurais même tendance à dire qu’il use et abuse d’artifices déjà entendus ou évoqués plus tôt dans la discographie du groupe.


Identikit est un de ces vieux morceaux que les gars d’Oxford aiment bien réinsérer dans leurs sorties plusieurs années après composition. On retrouve des structures en empilement de couches (Ful Stop par exemple) ou des pistes énigmatiques et modifiées pour bien insister sur la noirceur ou la subtilité (fausse) d’un morceau (je pense à Daydreaming et son outro avec la voix jouée à l’envers). A l’image encore de ce qui se fait sur The numbers, où l’intro paraît totalement détachée et inutile, par rapport à un morceau qui se tenait très bien tout seul si gardait les voix, le drumtrack et les guitares.


C’est vraiment le morceau qui représente bien ce disque. Il pourra volontiers vous plaire, vous pourrez au contraire ne pas le blairer, mais force est de constater que les compositions sont volontairement complexifiées. Il y a un aspect assez “forcé” dans le rendu, on a totalement perdu la subtilité présente sur les précédentes sorties (même sur celles que je concède ne pas aimer - salut Kid A). Radiohead appuie avec la finesse d’un pachyderme pour embellir ses titres, ajouter des strates, montrer que les chansons sont “deep”, alors qu’en fait pas tellement. Ça pourrit simplement le résultat, il y a trop de fioritures au fil des chansons, ces même fioritures sentent un peu le réchauffé, et inclure un peu de minimalisme à la démarche n’aurait pas fait de mal pour une fois. J’en prends pour exemple, encore une fois, la version “clipée” de The numbers.


Je partage donc l’avis déjà présent dans certaines critiques qui pointent du doigt d’une part le sentiment de “déjà vu”. Néanmoins, n’ayant écouté l’album qu’à la toute fin de mon marathon Radiohead pour bien m’imprégner de ce qui constitue l’œuvre du groupe, je dois reconnaître que je n’attendais pas une telle production. Ce n’était pas prévisible à ce point. Je trouve la démarche de A moon shaped pool, en termes de création, plus sincère et riche que TKOL, même si on peut déceler des signes d'essoufflements dans les deux cas.


Au final, ce dernier opus ne m'a pas transcendé, je comprends tout à fait celles et ceux qui l'accusent d’être barbant, mais il me réconcilie un peu avec le groupe. Il y a des petites mélodies ici et là qui font leur petit effet (Present tense, avec cet ensemble guitare-voix assez radiophonique mais efficace). Les cordes de Burn the witch, même si le titre ne m'accroche pas outre mesure, sont tout de même intéressants. C’est d’ailleurs un disque qui me donne la curiosité d’aller écouter ce que sortira prochainement, un jour peut-être, Radiohead.


Sources :



Mes autres avis sur Radiohead :


Tikoud
4
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le 16 déc. 2018

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Tikoud

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