« BB Brunes », la seule évocation de ce nom avait tendance à m’horripiler car il y a 10 ans, quand ce petit groupe a pointé le bout de son nez au même moment que la vague des « bébés rockers », j’entendais sur toutes les ondes un groupe de préadolescents bourgeois, faussement rebelle, s’égosillant sur des jolies mélodies aux paroles toute gentilles et propres. Il faut dire aussi que j’étais moi-même un vieil ado faussement rebelle.
10 ans après, beaucoup de choses ont changé : La mode des bébés rockers n’existe plus, j’ai laissé pousser ma barbe et Chester Bennington nous a quittés.
A l’écoute de ce dernier album, 4ème pour le groupe, le résultat est surprenant. Pour citer le chanteur/leader, Adrien Gallo, c’est un « album kaléidoscope ». Comprenez que chaque morceau propose une sonorité différente, un mélange de pop, de variété et d’électro plus bientôt amené et qui peut faire penser, tantôt à du Kyo dans sa nouvelle période ou à du Etienne Daho. Étrange mélange donc mais qui fonctionne très bien. Pour accompagner ces instrumentales, les textes aux multiples jeux de mots et à la belle plume donne la parole à un chanteur qui semble avoir gagné en maturité bien qu'à la voix toujours aussi agaçante à mes oreilles, certainement les vestiges de mon vieil égo d'adolescent.
Pourtant, on ne peut que regretter ce thème qui s’éternise et s’enlise dans l’amour, et tous les sentiments qui peuvent en découler. L’impression d’entendre un type nous disant que l’amour c’est plus pareil mais c’est toujours la valeur centrale de sa vie. Une belle image mais à laquelle je n’adhère pas sur l’entièreté d’un album.
Joli album donc, pas nécessairement d’un style que j’affectionne et sur lequel je reviendrais mais qui a le mérite de proposer un beau travail, agréable à l’écoute.