C’est le genre d’albums qu’on aime défendre contre vents et marées. De ceux qui provoquent une addiction totale dès la première écoute : une pièce de notre puzzle perso a été trouvée, et on ne savait même pas qu’elle existait ! Chris Corner, l’homme qui se cache derrière IAMX, a réussi avec The Alternative le chef d’oeuvre pop parfait, un disque fédérateur qui pourrait rassembler des millions de personnes aux sensibilités musicales différentes. Mais l’anglais, malgré des tournées interminables dans les quatre coins du monde, reste de manière incompréhensible dans une relative confidentialité.
Résolument tournée vers l’avenir, parce que sombre, synthétique et parfois violente, la musique d’IAMX n’en est pas moins intemporelle: c’est la magie de la pop. Quand elle est bien faite, les mélodies emportent tout sur leur passage, quel que soit leur habillage. Et justement, c’est aussi une grande force de The Alternative, la diversité des atours est grande. Entre instrumentations symphoniques (« President », « S.H.E »), riffs garages (« Nightlife ») voire métal (« Bring Me Back A Dog »), basses cold-wave (« The Negative Sex », « After Every Party I Die ») et dancefloor (« Spit It Out ») Corner touche à tout, et transforme tout en or.
Oui, entre d’autres mains, avec les mêmes compositions, le résultat aurait été sans nul doute grossier, sans âme. Mais la voix lyrique et enjôleuse de l’ancien leader des regrettés Sneaker Pimps est si intense, la cohérence des morceaux est telle (tracklist impeccable, unité de son, d’ambiances) qu’aucun doute n’est permis : The Alternative marque une date dans l’histoire de la pop, parce qu’il réconcilie avec grâce amateurs de chansons directes et mélomanes exigeants.