Nude
Il est toujours compliqué d’appréhender une création de Radiohead. C’est une bête sauvage, agile et féroce, qui se dompte avec patience. Parfois elle trébuche, est acculée dans ses retranchements,...
Par
le 12 mai 2016
61 j'aime
4
Ah Radiohead ! L'une des plus belles représentations de l'autisme d'une époque emberlificotée dans sa fascination-répulsion pour la virtualité (la dissolution de l'humanité dans sa représentation digitale, la toute-puissance de medias totalitaires incontrôlables, etc.). L'une des caricatures les plus pitoyablement extrêmes du vide musical contemporain, rituellement adulée par les foules aveugles et sourdes, ainsi que, inévitablement, par les journalistes cyniques et complaisants. Un album et demi réussi sur une interminable carrière qui agonise désormais sur des décennies, et une succession de morceaux prétentieux qui ne redéfinissent que la notion de vacuité. Depuis les impayables et pourtant célébrés "Kid A" et "Amnesiac", chaque disque de Radiohead est un nouveau sommet de nullité arrogante, relativement bien produit il est vrai, ce qui importe plus que tout à une époque où la substance est sacrifiée au culte de la forme. "A moon shaped pool" fait rire tellement il pète plus haut que son cul : des chansons informes classées par ordre alphabétique puisque totalement interchangeables, pas une seule idée intéressante en une heure de souffrance musicale, pas un fragment de mélodie mémorisable, des textes vains, un chanteur tête à claques qui geint à n'en plus finir. Le nadir absolu de la musique, incompréhensiblement (ou alors au contraire logiquement...) acclamé par les foules décérébrées. Non, Malcolm, tu n'as pas inventé la grande escroquerie du rock'n'roll, parce que, malgré toi peut être, Rotten et Vicious faisaient de la musique, parlaient de politique et empestaient la Vie : c'est l'oeil torve et la laideur fantomatique du répugnant Thom Yorke qui ont bel et bien réalisé la sodomie parfaite - car consentie - d'une génération. Radiohead, ou le néant qui phagocyte le cerveau. "Et je coupe le son !" [Critique écrite en 2016]
Créée
le 31 juil. 2016
Critique lue 3K fois
21 j'aime
96 commentaires
D'autres avis sur A Moon Shaped Pool
Il est toujours compliqué d’appréhender une création de Radiohead. C’est une bête sauvage, agile et féroce, qui se dompte avec patience. Parfois elle trébuche, est acculée dans ses retranchements,...
Par
le 12 mai 2016
61 j'aime
4
Thom, mon poteau, entre nous, on se raconte plus d'histoire, t'es d'accord ? Parce que ça remonte à loin, entre nous, quand même. OK, Pablo Honey, j'étais carrément passé à côté (faut dire que...
Par
le 22 mai 2016
48 j'aime
24
Je ne suis pas un fan de la première heure. A vrai dire, j'ai plongé dans la discographie de Radiohead très récemment, ce qui enlève tout le facteur hype et l'attente de 5 ans que les fans ont dû...
Par
le 9 mai 2016
34 j'aime
7
Du même critique
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
205 j'aime
152
Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...
Par
le 15 janv. 2020
191 j'aime
115
Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...
Par
le 15 sept. 2020
190 j'aime
25