Après Nightfall in Middle-Earth (1998) consacré au Seigneur des Anneaux de Tolkien, les Allemands de Blind Guardian reviennent avec un album puissant, lyrique et passionné comme seul peut en sortir un groupe au sommet de son art. Dès l’entame de “ Precious Jerusalem ”, on comprend que le groupe a encore progressé, jouant autant la carte du grandiose, du mélodique que du technique, tout en conservant cette ligne directrice qui fait une bonne composition. La suite ne déçoit pas. Toujours à l’aise dans les morceaux épiques “ Battlefiled ”, “ The Soulforged ”, Blind Guardian étonne dans son exploration de nouveaux territoires plus torturés “ Sadly sings destiny ”, plus intimistes “ The Maiden et the Ministrel Knight ” petite perle d’influence médiévale sur laquelle les guitares et les voix se lient avec brio. L’expérience aidant, chaque titre est ouvragé, laissant ça et là apparaître des arrangements de guitares, des effets de voix, des roulements de batterie qui agrémentent avec bonheur ponts, chorus et refrains. Le disque se clôt sur un morceau de bravoure de 14 mn “ And then there was silence ” aux multiples changements de rythmes et d’ambiances, ouvragé comme une œuvre classique, maîtrisé avec art, exécuté par des musiciens accomplis. N’est-ce pas d’ailleurs le mot qui caractérise le mieux ce disque : accompli ? On peut alors regretter la faute de goût du bonus, mais le groupe n’est pas responsable, qu’est l’adaptation en français de “ Harvest of Sorrow ” dont les paroles sont niaises, pleines de fautes de français, alors que Hansi Kürsch peaufine ses textes.