« ...and a woman needs a man like a fish needs a bicycle... »
Comme beaucoup de gens ou plutôt comme monsieur tout le monde, je préférais le U2 version 80's. Toujours sympa d'avoir « Sunday bloody Sunday » ou « Pride » en soirée et ça finissait toujours sur « With or without you ». Mais à partir du moment où on s'intéresse à l'histoire de la musique et à un groupe majeur comme U2, il est logique d'être intrigué par leur période la moins connue aux oreilles du grand public. Les années 90 et cette trilogie « Achtung baby, « Zooropa », « Pop ». Force est de constater qu'elle est la plus intéressante qualitativement. Moins commerciale mais meilleure. Ceci explique cela. Cela va de soi. Changement de style, changement de look.
Si je prends le premier des trois, « Achtung baby ». J'y trouve pour commencer « Zoo station » ou le meilleur moyen de trancher violemment avec le très classique « Joshua Tree ». Le ton est donné, cela sera celui de l'expérimentation. « Even better than the real thing », on continue sur cette voie avec un riff de guitare légèrement stonien. Puis vient « One », le tube de l'album. Le tube du groupe dans cette nouvelle décennie. Tube qui éteindra les divergences artistiques entre les quatre membres du groupe. Grande chanson s'il en est, elle ne m'intéresse que moyennement étant donné son style traditionnel. Point d'expérimental ici. Le titre a évidemment souffert du matraquage audio visuel. En réalité, le seul titre ne m'ayant jamais attiré sur Achtung est « Who's gonna ride your wild horses ». Shalala, pour moi ça le fait pas. Soit. Au début les baby baby baby d' « Ultraviolet » m'énervaient jusqu'au jour où j'ai pu l'écoutée en live et captée sa vraie dimension. Même genre pour « So cruel ». Je n'arrivais pas à rentrer dedans puis un jour (et je ne sais trop quand), j'ai eu ce déclic et je me suis dit « Waaaaah putain... comme il assure Bono sur le refrain ». Comme quoi, une chanson mielleuse au premier abord peut devenir un chef d'oeuvre avec un interprète de la trempe de Bono. J'adore le psychédélique, « Mysterious ways » était faite pour moi. « The fly », peut-être le titre le plus représentatif du virage artistique pris par le groupe. « Tryin' to throw your arms around the World » ne peut m'empêcher de penser à « Arizona dream ». Pourquoi ? Le truc du poisson peut-être. Et puis même, l'atmosphère de la chanson colle parfaitement au film. Avis perso. J'adore le film, j'adore obligatoirement la chanson. On termine avec mes deux chouchoutes à la guitare saturée, « Acrobat » et la meilleure de toute la discographie U2, « Love is Blindness ». Aussi jouissive que triste. Sombre, poétique, envoûtante. Dans mon top 10 titres sans hésitation.
Bref, une époque où U2 osait des choses. La grande tournée du « Zoo TV » et « Zooropa » suivront avec, pour terminer, « Pop ». Mon préféré car l'expérimentation y est poussée à son paroxysme.
De nos jours, WillIAM des Black eyed peas produit pour U2. Prions juste que David Guetta ne débarque pas avec son « Simon ».
La perle : « Love is blindness »
J'ai pas mis 10 : « Who's gonna ride your wild horses »