Quasiment 1 ans après sa sortie, je me décide enfin à critiquer l'album qui a le plus marqué mon confinement, et à posteriori mon année 2020.
Gros fan de la musique de The Weeknd lors de Trilogie, j'avais apprécié plus modérément Kiss Land, Beauty Behind Madness et Starboy. Bien que toujours client de ses gros tubes, je restais nostalgique et sur ma faim. Devenu ce qu'il rêvait d'être (le Michael Jackson des années 2010), je trouvais que The Weeknd avait perdu une partie de son charmes, en troquant les beats indés psychédéliques pour de la pop bien plus policée, grandement inspirée par les années 80. J'appréciais d'autant plus ses apparitions en featuring auprès d'artistes autrement plus corrosifs (je pense évidemment à l'exceptionnel Low Life de Future en feat avec l'artiste canadien, sorti fin 2016).
Première éclaircie dans ce ciel bien trop calme, le mini-EP My Dear Melancholy, sorti courant 2018. Entièrement produit par des pontes de la musique électronique, telles que Daft Punk encore mais aussi Skrillex et Gesaffelstein, ces sonorités bien plus abrasives, mais toujours teintées de la mélancolie qui fait office de marque de fabrique pour The Weeknd, avaient tôt fait de me séduire.
2 ans plus tard, c'est donc plein de confiance que j'abordais la sortie de cet After Hours. Bien plus ambitieux que ces précédents albums, ce dernier découlerait directement de l'univers du film de Scorceses selon son auteur. Cependant, loin d'être un simple revival comme ont pu à certaines reprises s'égarer ses précedents projets, After Hours est une véritables réinvention de tous les styles qui ont fait cette époque. Que ce soit la synthwave de Blinding Lights, la disco électronique du single After Hours ou encore le crescendo Alone Again, tous empruntent aux styles caractéristiques des 80s, sans jamais tomber dans la reprise cheap.
Alone Again, tiens. Intro survoltée de l'album, elle nous rappelle que pour the Weeknd, à la fois tout et rien ont changé. Seul, noyé par l'intensité d'une célébrité irrespirable au quotidien, il a perdu la seule qui rendait son quotidien un peu plus supportable. Ce sera là le thème principal de son album, cette rupture. Cependant, c'est une autre compagne qui traverse son album telle une ombre: Los Angeles. Tous les travers de la cité des Anges vont hanter les chansons suivantes, du très explicite Escape from LA à Heartless ou Faith.