AMERICAN IDIOT. A moins d'avoir habité dans un bunker au fin fond de l'Antarctique, impossible de passer à coté de cet idiot américain. Bon bien sur, on ne compte plus les copies de « Boulevard of Broken Dreams » et « Holiday » vendues à foison dans le monde entier. D'ailleurs, nombre de gens ont découvert Green Day avec cet album, mais ce n'est pas mon cas, donc en un sens, peut-être que ça peut aider à l'aborder sous un œil différent je ne sais pas. Whatever!
Bref, pour faire court, Green Day est vraiment un vieux de la vieille parmi les standards du punk rock californien qui fait mouiller les culottes de pas mal de jeunettes effarouchées, et qui fait gueuler les gros bras viril qui hurlent à la merde commerciale... (Généralement, dans le contexte de 2004, c'était un gros fan de Slipknot ou Marilyn Manson... Hahaha!) Bref, cependant, bien que, musicalement parlant, on peut facilement le ranger dans le même panier des Blink 182 et autres Offspring, je ne suis pas d'accord. L'état d'esprit n'est pas le même surtout depuis leur fracassant album NIMROD de Green Day sorti en 1997 qui a complétement changé la donne au niveau de sa musique, laissant dévoiler un large panel de sonorités plus variées et inventives les unes que les autres (Je pense notamment à des chansons comme Hitchin' A Ride, ou King For A Day). Ensuite avec WARNING (2000), on prend un virage plus édulcorée, légèrement pop aussi gentil que du Alanis Morissette, mais avec bien plus de recherches que ce qu'ils avaient l'habitude de sortir... Bref plus rien à voir avec des albums immatures très codifiés "punk rock californien" comme Dookie ou Insomniac.
Car oui, Green Day a grandi, et avec AMERICAN IDIOT le prouve de manière incroyable. Beaucoup de gens qui n'y connaissent pour ainsi dire rien au groupe, se sont braqués devant le succès de Boulevard of Broken Dreams en disant « c'est de la merde commerciale ». Le genre de type qui cherche pas à aller plus loin, et tant pis pour lui. Car dans sa discographie, et dans son genre musical en général, cet album est tout simplement un pur chef d'œuvre, il s'agit là d'un album concept qui plus est, assez rare pour le souligner. Nous sommes en présence d'un véritable opéra rock, de la même manière que Tommy des Who en fut un. Une histoire, de la grandiloquence, des mélodies et des paroles très inspirés.
Je ne reviendrais pas sur l'histoire d'ailleurs, vous pouvez facilement la trouver sur Internet, le scénario est pas si compliqué que ça, mais ici, la recette fonctionne à merveille.
OUI les riffs sont simplistes, mais on est pas là pour jouer du metal progressif ou refaire du Mozart à la guitare, l'efficacité prime dans ce genre musical. La production est quasi-parfaite.
La recette est assez complexe pour un album de punk rock finalement, on commence avec le genre de chanson qu'on a l'habitude d'entendre chez Green Day « American Idiot » introduit l'album en fanfare et est suivi par un pur bijou « Jesus of Suburbia » qui avec « Homecoming » valent à eux seuls l'achat de cet album. Les chapitres de la chansons s'emboîtent à merveille les uns dans les autres, c'est un véritable travail d'orfèvre qui nous est fourni-là. On reconnaît néanmoins la patte de Green Day, c'est bien leur son que nous entendons, tellement loin de Dookie... C'est dans ces deux chansons que le terme « d'opéra rock » prend tout son sens. Green Day trifouille dans son registre musical pour nous sortir deux morceaux longs de 9 minutes, les plus inventives de leur carrière.
Si l'on regarde de plus près, l'album est plutôt hétérogène, et ne tombe jamais dans la facilité ce qui est un comble pour un album de punk rock! Mais AMERICAN IDIOT n'est décidément pas comme les autres. Les breaks de batteries et le jeu de basse de Dirnt sont tout simplement aux antipodes de ce que peuvent nous proposer bien des groupes du genre. On passe d'hymnes punk tels Holiday, St. Jimmy, She's A Rebel somme toute classiques mais diablement efficaces, a des power-ballades fédératrices comme Are We The Waiting et Wake Me Up When September Ends, un autre gros succès issu de l'album.
Green Day assure le spectacle ici, et nous sort un album parfait dans son genre, dans la mesure où le groupe à exploité à 100% ses inspirations, son inventivité, son panache avec toujours une envie d'amuser la galerie et de faire la fête. AMERICAN IDIOT est une vraie curiosité dans la discographie de Green Day, qui mérite assurément le coup d'oreille, pour peu que vous ayez l'esprit assez ouvert pour voir plus loin que le Boulevard aux rêves brisés. 20 ans après avoir formé le groupe, Billie Joe et sa bande nous sortent leur album le plus abouti. Bravo messieurs!
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