Il n’est pire groupe que celui qui cherche à prouver qu’il est toujours vivant, surtout si on ne lui a rien demandé. Animals c’est post-Dark Side Of The Moon ennuyeux. Peu de lumière, et avec des giga-effets qui suspendent le temps. Le tempo est au ralentit. Ralenti. Résultat c’est mou. Ce disque, c’est un géant qui somnole doucement. Ralenti. Il n’est pire album que celui qui illustre à la lettre une idée, un concept, un livre, un cliché, sans chercher plus loin. Animals.
Dogs, (Les chiens de garde). Pigs, (les cochons, les flics). Les moutons, (nous). Un schéma linéaire suivit à la lettre par Roger Waters and friends, jusqu’à la complaisance la plus outrancière. Même quand ça s’accélère, le disque est lent. Le clavier immuable, quelques accords « éternels » ; et surtout il me donne l’impression de s’emmerder, le clavier. Ça manque de quelque chose. De groove peut-être ? Et on finira par le morceau 1 : Pigs On The Wig, qui s’appelle : Pigs On The Wing (2). On a un concept-album de 4 morceaux donc, pas 5.
Dogs. Très long à décoller. Un rock répétitif, programmé pour, et posé là. Le Floyd à la réputation du groupe rock « cool », psyché, tout ce qu’on veut, mais il s’est vite transformé en caricature de lui-même, à répéter le cliché Pink Floyd jusqu’à user le truc. Une étiquette bien lisse. Un groupe qui s’écoute jouer, et qui dit plus qu’il ne chante. Les solos de Waters semblent programmés par une machine, sans surprise aucune. Et sa voix c’est de l’écho. Un écho très particulier et omniprésent, une marque, une cicatrice. Effet artificiel et lassant. C’est un peu un monochrome ce disque. Et bien malin qui pourra dire dans qu’elle catégorie le classer, sans se tromper. Mais à trop s’écouter jouer, on finit par ressembler à un groupe de « vieux » rockers bien sages, qui font du rock à écouter ( ?!!), bien sagement, bien propre sur soi ; un repli sur soi, et qui ne dérangera personne. On comprend pourquoi les Sex Pistols, et quelques autres leur crachaient à la gueule. Rock vieillissant qui ne remue plus (du tout), dans les brancards, (hélas). Même avec quelques solos de guitare électrique chauffés à blanc, ça reste pépère. On est là pour vous expliquer un truc que vous n’auriez pas compris. Les Dogs, c’est eux. (On entend les aboiements à la fin). Facile.
Pigs. Les Pigs, c’est eux. Les Dogs, c’était eux. Pigs (Three Different Ones). Et si on entend couiner comme un cochon. Il se peut que se soit le vocodeur, (ou son ancêtre), qui couine. Plus simple, tu meurs ! Un mélange de synthèse, entre électricité et écho. La guitare acoustique est emmaillotée dans un fracas électronique, la pauvre, et elle a du mal à émerger. Mais passons…
Pigs. La basse accompagne. Economie, à l’économie. Le bassiste a sûrement un DEUG d’économie, à ce rythme là, tout est possible. Á l’économie de moyens de cette musique, auquel répond un arrangement qui enrichit les textures, les couleurs de l’orgue, pédales, suit un son space-opera tape-à-l’œil. 10mn en moyenne. C’est long pour ce que c’est. Très long. Nos héros semblent avoir découvert un truc qui s’appelle la synthèse vocale. Vocodeur ? Non. Talk Box plutôt. En tout cas, ça rentre dans la boucle comme un effet de plus. On a droit à une longue démonstration, comme au magasin de musique du coin. 10 mn plus tard, c’est d’un ennui terrible. L’ambiance supposée glauque, ça ne fonctionne pas. Il ne suffit pas de le vouloir. C’est plus une démonstration qu’autre chose. On veut (on va) vous montrer un truc.
Pigs. Rock somnambulique, pas psyché. Rock qui se regarde le nombril, et qui est incapable de passer à la vitesse supérieure. Ce n’est pas opéra-rock, (le livret est trop mince). C’est plus vraiment rock, (trop propre). Pas tout à fait pop, (morceaux trop long). Expérimental, (un peu), quitte à patauger dedans. On n’a plus rien à prouver, n’est-ce-pas ?
Sheep. Il n’est pire album rock qui ne tient debout que par la somme de ses effets. Mettez votre ampli sur le mode HALL. Effet cathédrale stéréophonique, ça marche toujours. Pour qui connaît ce groupe, c’est déjà-vu. Démonstration de force « contrôlée », avec le frein à main, les ornières, le métier, le statut. Les mêmes accords de blues planant.
Bof. Rabâché X fois, limite fainéant.
Quant à Orwell…