Asylum
5.5
Asylum

Album de KISS (1985)

We're livin' in a human zoo getcha turnin' tricks for money.

Le précédent album fut un succès mais KISS se retrouve face à un nouveau problème majeur. Alors que leur nouveau guitariste Mark St. John fait des merveilles sur son instrument, il découvre qu’il est atteint de la maladie de Reiter (une arthrite due à une urétrite ou une conjonctivite). De ce fait il ne pouvait plus toucher à une guitare durant cette période. De plus ses relations avec le reste du groupe ne sont pas spécialement bonnes, de ce fait c’est Bruce Kulick qui prend officiellement sa place (il l’a aussi remplacé pendant une partie de la tournée Animalize). Malheureusement en 2007 Mark St. John décède d’une hémorragie cérébrale due à une overdose de meth.
Durant l’été 1985 KISS retourne en studio pour enregistrer leur nouvel album Asylum. Désormais Bruce Kulick n’a plus besoin de se cacher dans l’ombre du groupe. Et je tiens tout de suite à le préciser mais c’est certainement ma formation préférée, même si la version Frehley/Carr était tout bonnement excellent. J’aime beaucoup Eric Carr et ce n’est pas la première fois que je le dis, mais le style de Bruce Kulick colle parfaitement avec le nouveau son adopté par le groupe. Il possède en effet toutes les qualités qu’avaient Vinnie et Mark, sans non plus péter plus haut que son cul. Bon honnêtement j’en sais trop rien pour Mark mais Vinnie était vraiment un gros con. Mais je m’éloigne du sujet…


Parlons plutôt de la pochette bien kitsch, en même temps c’est 1985 !
Alors que sur l’album précédent on avait eu le droit à un truc ridicule fait de peaux de différentes bêtes, on retrouve enfin les membres du groupe. C’était quoi cette drôle d’idée derrière Animalize ?! Bref, l’idée est loin d’être idiote cette fois-ci. Chaque membre se voit affublé d’une couleur précise comme sur les albums solos de 1978. Du coup Paul Stanley porte un rouge à lèvres violet, Gene Simmons en rouge, Bruce Kulick en bleu (par rapport à Ace Frehley) et Eric Carr en vert (par rapport à Peter Criss). Et puis on a aussi des pastilles de couleur ici et là…oui bon c’est pas du tout la pochette de l’année, on a été habitué à mieux. C’est d’ailleurs l’un des principaux problèmes du KISS des années 80, on dirait qu’ils ne font plus d’efforts à ce niveau là. Enfin c’est peut-être que mon avis.


Si on écoute les différents avis sur cet album il faut s’attendre à quelque chose de très mauvais mais la première chanson, King of the Mountain, vient tous les contredire. Pour résumer en quelques mots je dirais simplement « Et bam dans ta gueule ! », en même temps c’est Eric Carr qui ouvre l’album en explosant les fûts de sa batterie bien trop grande pour lui. Il en va de même pour Paul Stanley qui utilise ses cordes vocales à plein régime. Et puis il faut que Bruce Kulick prouve qu’il est bien LE nouveau guitariste de KISS, il n’a pas l’intention de partir tout de suite et décide donc de montrer ses talents dans un solo de malade. Je me demande si cette chanson fait écho ou non à King of the Night Time World de l’album Destroyer, en tout Paul est bien le Roi ici.
Anyway You Slice It est elle aussi ici pour prouver que Gene Simmons n’est pas là pour faire l’idiot, c’est terminé la déconne ! Il chante avec ses couilles tout en se permettant de partir un peu dans les aiguës, ce qui tout de même assez rare pour lui…enfin pas pour les couilles. Oui en fait j’ai juste envi de répéter le mot couille pour plaisanter. En tout cas c’est un titre relativement solide malgré les paroles à la con (qui dure tout au long de l’album) et l’étrange « solo » de batterie digne d’un album de n’importe quel groupe Rock dans les années 80. Oh que oui je pense à toi Queen avec ton solo de batterie qui gâcherait presque cette excellente chanson.
Who Wants to be Lonely est l’un des trois singles de l’album. Cette chanson est très marquée par son époque, le côté pseudo balade Rock et batterie de trois mètres de haut. Mais il faut l’avouer qu’elle est extrêmement entêtante et qu’on a rapidement envie de chanter le refrain. D’ailleurs il n’y a pas de Simmons ici, il est remplacé par Jean Beauvoir qui avait déjà fait la même chose sur l’album précédant étant donné que Simmons tentait une carrière d’acteur. Par contre à côté de ça Bruce donne tout, ce solo de guitare est purement jouissif et c'est aisément l'un de mes préférés de toute sa carrière. Il faut surtout parler du magnifique clip qui horriblement kitsch. Paul Stanley nous fait la totale, veste à franges + fluo + permanente + poils du torse, on se demande même si ça devrait pas plutôt être un clip de Queen du coup, comme le clip est réalisé par David Mallet ce n’est pas très surprenant. En effet, Mallet a réalisé un certain nombre de clips pour Queen dans les années 80. Enfin bon je parle de Paul Stanley mais les autres membres du groupe sont tout autant ridicules, en particulier Gene avec ses paillettes et son étrange maquillage un trop féminin.
L’intro à la batterie de Trial by Fire me donne envie de chanter les paroles d’une des chansons d’AC/DC dans leur période 80. Ce titre est à nouveau très marqué années 80 mais fonctionne encore mieux que le précédent et je ne dis pas ça parce que c’est Gene Simmons qui chante, et que c’est lui mon préféré. Honnêtement je trouve que c’est l’un des meilleurs titres de l’album, ça fonctionne instantanément, du moins avec moi. Etrangement il n’y a pas de solo, d’habitude je trouverais que ça manque mais franchement le titre est tellement solide que je n’ai absolument aucun reproche à lui faire.
Je crois que Bruce Kulick se prend pour Eddie Van Halen, du moins c’est ce qu’on dirait avec l’intro déjanté ainsi que le solo de I’m Alive. La chanson n’est pas spécialement remarquable, elle n’est pas mauvaise non plus et elle ne souffre heureusement pas du syndrome Paul Stanley (elle est pourtant de lui). Pas besoin non plus de le préciser mais la chanson parle de cul, en plus d’être le fond de commerce de KISS c’est aussi finalement le thème le plus abordé sur cet album.
Autant la chanson précédente est agréable à écouter Love’s a Deadly Weapon est juste chiante. Même si Gene Simmons tente de sauver les meubles en chantant avec toutes ses tripes, voire même ses couilles, ça ne passe pas. Et même si elle a été co-écrite par Simmons et Stanley, une première depuis un bon moment. Mais les paroles sont inintéressantes, musicalement ça reste du même tonneau que le reste de l’album avec pourtant quelque chose en moins, je ne pourrais pas dire quoi. Au final mis à part le jeu de guitare tout à fait remarquable de Kulick, il n’y a vraiment rien à garder. Si vous écouter l’album ne vous embêtez pas, sautez cette chanson et passez à la suivante qui est bien plus réussie.
Et je ne mentais pas car voici le deuxième single, Tears are Falling. C’est à nouveau Paul Stanley qui prend les rênes quitte à jouer lui-même la basse et c’est aussi la seule chanson uniquement écrite par lui sur Asylum. On nous sert encore le plein de clichés années 80 mais pourquoi faire sans quand ça fonctionne aussi bien ? Et tout de suite je dois préciser une chose, la chose que je préfère ici, la voix de Paul Stanley. Etrangement on dirait qu’il s’est cassé la voix lors de l’enregistrement des précédentes chansons, il chante moins en puissance et on a même l’impression qu’il a quelques difficultés. Et finalement ce petit grain de voix qu’il a en chantant comme ça lui va comme un gant. Bon il se permet tout de même quelques envolées par-ci par-là mais on est à des années lumières de I’m Alive par exemple. Mais le point fort reste le refrain, aussi entêtant que possible. Bien entendu comme c’est l’un des singles on a le droit à un magnifique clip. On nous ressort la totale permanente, vestes à franges (même les gants en ont), fluo et paillettes. Paul Stanley n’essaye même pas de faire semblant de jouer, il tient simplement sa guitare dans les mains. Sans compter une scène sous forme d’île sauvage avec un volcan et du vent dans la gueule, que quoi ?! Avec un solo sous la pluie en plus ! Oh que c’est beau !
C’est au tour de Simmons d’écrire une chanson tout seul, c’est vrai chaque chanson est au minimum écrite par deux personnes, mis à part donc la précédente et Secretly Cruel ici présente. Et bizarrement au lieu de se planter complètement comme avec Love’s a Deadly Weapon, Gene réussit le pari de faire l’une des meilleures chansons d’Asylum (à nouveau !). Je n’ai finalement pas grand-chose à dire sur celle-ci mis à part qu’elle est franchement réussie.
Il fallait que Paul Stanley se prenne pour David Coverdale et nous fasse le coup du titre très Zeppelinien avec Radar For Love, qui ressemble fortement à Still of the Night). Retirez donc le passage calme et posé de cette dernière et Paul est à la limite de plagiat. Même si j’aime beaucoup sa voix, il est loin du charme soul et de la chaleur vocale de Coverdale. Mais bon que voulez-vous, je ne résiste pas ! En même temps avec de telles envolées vocales Paul n’a pas à être jaloux de son collègue. Par contre c’est surtout Bruce Kulick qui lui fait de l’ombre, tout autant qu’au guitariste de Whitesnake à cette époque.
Et on termine le tout avec une nouvelle fois l’absence de Simmons sur Uh All Night le troisième et dernier single. D’ailleurs je viens à peine de remarquer que le bougre est absent sur tous les singles, c’est assez surprenant. Et que dire de ce Uh All Night, mis à part que c’est aisément le titre le plus débile de l’album (dans tous les sens d’ailleurs). Et pour le démontrer le plus simplement lisez-moi donc ses paroles de toute beauté :
« Nous travaillons toute la journée sans trop savoir pourquoi. Et bien il y a quelque chose qui ne s’achète pas. Quand ton corps est affamé, nourris donc ton appétit. Quand tu travailles toute la journée, tu dois uh tout la nuit ! »
Non mais franchement vous voulez que je dise quoi là ? C’est à croire que KISS n’a jamais entendu parler de prostiputes ! Bon en même temps ils avaient des groupies à la pelle donc ils n’ont certainement jamais eu besoin de payer. Bref mis à part ça le titre fonctionne plutôt bien et je dois bien l’avouer mais en écrivant ces lignes j’avais le refrain en boucle dans ma tête. Et puis on a aussi le clip ! Ce dernier ne déroge pas à la règle établie par les précédents, la permanente est là, les bijoux en or sont aussi de sortie, de même pour les vestes à franges, les paillettes et le fluo. Difficile de ne pas se marrer en le regardant, rien que pour le magnifique jeu d’acteur des quatre membres du groupe. Je ne m’en lasse pas !


Tout album a une fin et Asylum parait finalement bien court surtout si on zappe Love’s a Deadly Weapon. Enfin mis à part ce léger défaut, on est loin de s’ennuyer. La production est certes marquée par son époque, en particulier au niveau de la batterie mais le groupe a fait tout de même l’effort de ranger les synthés à la con. Certes dans l’ensemble Asylum est un peu plus Pop que Animalize, et ce malgré les performances incroyables de Kulick, il reste sans trop hésiter un meilleur album. Peut-être qu’on vous dira le contraire et peut-être même que j’ai tort !
Malheureusement autant ces deux albums à la suite sont de franches réussites à mon avis, les deux prochains sont clairement un cran en-dessous (voir même trois ou quatre crans).

Créée

le 10 oct. 2014

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Hairy_Cornflake

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