Le génie à l'état brut, en mieux.
Comment résumer un album qui dès sa sortie était culte ? Simple, en quatre mots.
BLOOD
Sang, comme celui qu'on verse en écoutant la cultissime piste "Suck My Kiss", virile et testostéronée comme il faut.
Lignes de basse percutantes qui te bottent le cul à chaque mesure; batterie puissante et juste sans être brouillonne; voix scandée limite rap qui envoie les paroles comme des gifles dans la figure; guitare qui électrise l'ambiance dont le solo ultra efficace mais presque simpliste est envoutant comme une gifle de Stallone au ralenti sur fond de Mozart.
Virilité, manliness en anglais, tels sont les mots qui collent à une piste de ce genre. Il faut être couillu pour sortir une performance pareille et la porter sur scène.
SUGAR
Sucrée, acidulée tel une sucette au citron, sont les adjectifs collant au titre "Give It Away", une grosse claque dans la gueule encore à la première écoute.
Sans aller dans le détail de la composition, c'est riche, très riche. La voix définitivement rap et nasillarde assure un chant puissant et chaque piste nous est envoyé dans la figure avec force; les deux instruments principaux ici sont la batterie et la basse, assurant le groove de concert; la guitare ici porte une plus petite partie de la mélodie, sont rôle étant résumé à soutenir la voix, seul le solo assez court lui apporte un rôle de premier plan.
Dès la première écoute, on s'imagine deja avec des indiens et des coyotes dans le désert américain, à groover autour d'un feu, c'est puissant, mais acidulé et funky.
SEX
Sexe, comme l'envie de faire l'amour qu'on peut avoir quand on écoute "Under The Bridge", la piste la plus douce et la plus sensuelle de l'album, idéale pour une saint Valentin seul avec sa guitare.
Les arpèges de la guitare sont magiques dès le début, les harmoniques envoutantes et l'enchainement d'accords est certes classique mais très efficace, la guitare étant l'instrument central de cette chanson elle porte la mélodie entièrement et tout le long de la chanson; l'entrée de la voix de Kliedis est douce mais forte, avec le timbre justement placé pour être sensuelle, jamais trop présente pour laisser le champs à la guitare; la batterie est discrète et simple, presque uniquement sur la charleston, laissant aussi le champs libre à la voix et à la guitare; la basse est aussi très effacée, présente de temps en temps pour souligner la mélodie, l'accompagner sans la dénaturer.
L'orgasme est atteint après 3 minutes de chanson, sur un chorus final associant une guitare légère et aérienne, batterie très présente, et choeurs presque divins lors d'un mélange inouï. Cette chanson mérite à elle seule son statut de mythe de la culture Pop.
MAGIK
Magique, comme le chef d'oeuvre de cet album. Un voyage psychédélique incroyable, où tout les instruments sont associés à nous transporter dans un lieu définitivement funky. Cette chanson résume à elle seule tout l'univers des Red Hot Chili Peppers, un univers funk, fun, déjanté, fou, insaisissable, imprévisible, psychédélique.
Et le pire, c'est que ce voyage est long : plus de 8 minutes de délire sous acide, et on en redemande encore à la fin. Décrire chaque piste de la chanson serait trop long tellement il y a de thème différents, c'est over riche et varié pour une seule chanson; une sorte de condensé de funk en 8 minutes ou "comment faire du funk en 8 minutes pour les nuls".
C'est LA symphonie magique du groupe, l'aboutissement du voyage de cet album, et qui s'efface vers la fin, comme pour disparaitre vers d'autres lieux en nous ayant déposés nul part à part dans le silence, seuls avec soit même.
Et la version live, comment dire, est à elle seule une raison valable à les voir en concert, pour ceux qui ont la chance de l'avoir entendu jouée sur scène ...
4 mots suffisants pour décrire cet album, riche, complexe, puissant, viril mais sensuel. Le genre de production qu'on ne voit plus en 2013.
Je ne parlerai pas des autres pistes de l'album qui en valent toutes la peine, aucune n'est en trop, elles sont toutes bonnes, mention spéciale à "If You Have To Ask" "Funky Monks" et "My Lovely Man".
Je ne parlerai pas non plus de la révélation que fut John Frusciante, qui à 21 ans seulement montrait deja une maturité musicale inouïe et une créativité folle. Je ne parlerai pas non plus du reste du groupe qui était déjà incroyable.
Album culte, rentré dans l'histoire du Rock et de la Pop culture le 23 septembre 1991 (date à retenir), à posséder et écouter impérativement pour tout amateur de tout ce qui touche de près ou de loin à l'univers rock.
PS. Le pire dans l'histoire c'est que 22 ans après, il a pas prit une ride. Aussi bon à la première écoute qu'a la millième.
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