Loin des polémiques parisiennes un peu écoeurantes, il est permis d'avoir un avis objectif sur le premier album de la déjà fameuse (infâme ?) Lana del Rey : quelques très, très belles chansons mélancoliques ou un peu pop, une voix séduisante qui balaye un spectre non négligeable, de la Lolita sucrée à la femme fatale acide, et... Et puis c'est tout, en fait. Car l'instrumentation "à la mode" (hip hop, R&B, etc.) condamne tout cela à une uniformité musicale rapidement fatigante, voire irrite même a force de clichés déjà trop entendus dans la grande variété mondiale. C'est dommage, parce que cela tue la jolie mélancolie qui pourrait souvent naître de ces chansons largement décalées ("Born to Die" est un bon titre, relativement signifiant par rapport au projet initial de la belle lippue…), cela banalise cruellement le "projet Lana del Rey". On souhaite à Lana la lucidité de savoir chasser les marchands du temple qui l'entourent, et viser à plus de radicalisme. [Critique écrite en 2012]