Angèle "la sensation belge", celle qui apporte un vent de fraîcheur das l'industrie musicale.
Déjà, sur le plan artistique, c'est... en fait, difficile de qualifier tellement c'est médiocre. Ça rentre dans une oreille et ça ressort de l'autre. Il parait qu'Angèle est une pianiste compétente, le moins que l'on puisse dire, c'est que cela ne transparait à aucun moment de l'album. Disons que j'ai vu des trucs plus aboutis en écoutant la lofi girl, pour fixer le niveau. Bref, les producteurs étaient de gros flemmards, décidément pas disposés à faire des trucs un tant soi peu complexe.
Angèle a une jolie voix, mais elle reprend le style "petite bourgeoise qui devient brise burne au bout de 5 mns parce qu'elle veut t'expliquer la vie". En écoutant Brol, j'ai eu des flashbacks non pas du Vietnam, mais du quartier latins et de ses étudiantes trainant de café en café pour y déverser leurs spirituelles remarques à base de on vit dans une saucisse parce qu'elles ont lu deux bouquins de Bourdieu. Je déconne 0, elles ont le même accent bourgeois et le même phrasé bourgeois, le même air mutin bourgeois, le même mépris/attirance pour la "sous culture" que seuls les bourgeois peuvent avoir, bref, Angèle, 'est Bourgeoiception. .
Bref, Angèle pose clairement, joue le rôle de la gentille fille un peu rebelle sur les bords (de gauche même si Papa Paye Tout) pour attirer à elle un public de gentilles filles un peu rebelles sur les bord, et un public de mecs voulant ken les gentilles filles un peu rebelle sur les bords. Parce que, Angèle, c'est pas une humaine, c'est un produit marketing grandeur nature. La réponse de l'industrie musicale francophone à MeToo pour simplifier.
L'histoire est simple: le public voulait une icône féministe à adorer, Universal va le lui donner. Attention, il faut qu'elle soit vendable: pas question d'engager un cageot, ou pire, quelqun qui ouvre trop grand sa bouche. Pas de Julie Ruin, pas de PJ Harvey ou de Sheena Ringo en gros, faudrait tout de même pas promouvoir une musique un tant soit peu radicale. Le féminisme c'est bien, mais il faut pas revendiquer plus que le droit pour les femmes d'avoir des poils sous les aisselles.
Et c'est ainsi que le joli minois (oui, c'est essentiel) d'Angèle fut repéré, que le label lui a assigné un mâle blanc (Tristan Salvati) pour l'aider, a lancé une Blitzkrieg médiatique pour promouvoir l'album, et a pu par conséquent ramasser un paquet de pepettes.
Le plus scandaleux dans out ça, c'est qu'Angèle joue parfaitement son rôle de petite fille parfaite, délivrant des interview avec une candeur que même l'eau tiède lui envie, énonçant des lieux communs qu'un enfant de 10 piges trouverait ridicule, jouant de sa position de role model positif en étant consensuelle jusqu’à la nausée. Sérieusement, faut voir les interview d'Angèle, j'ai l'impression que le community manager a un flingue sur sa tempe pour qu'elle ne dise rien qui puisse fâcher quelqu’un, c'est mortellement plat (comme la Belgique).
A ce sujet, il y a un dernier point que je n'ai pas évoqué: les textes d'Angèle.
C'est nul. Faudrait expliquer qu'on a le droit d'utiliser des subordonnées et un dico avec plus de 1000 mots. Complexité =! qualité, mais faut pas abuser non plus.
Sauf lorsque Angèle, dans un exercice de cynisme qu'elle n'aura sans doute pas remarqué, dit.
Je passerai pas à la radio/Parce que mes mots sont pas très beaux.
Angèle, ton label a acheté les placements à la radio, t'es stupide ou quoi? Mais, on, au moins, c'est drôle.