Sounds from the Lighthouse
Mon premier contact avec l’OST de Child of Light remonte à cette présentation du Paris Games Week. Alors que la phase de gameplay se terminait sur un trailer, bien calé sur mon séant au milieu du cinéma et de ses puissantes enceintes, je remarquais que… la musique déchire. Je me suis alors dis que je voulais écouter cette OST, déjà. Bien sûr, celle-ci n’était pas disponible, et à vrai dire le nom du compositeur était toujours inconnu.
Et ce nom sera longtemps resté dans l’ombre, pour ne sortir qu’au moment de la promotion du jeu : Cœur de Pirate. Un nom connu, qui posa dès alors une question essentielle : sans aucune expérience en termes d’OST dans le monde du jeu vidéo, Cœur de Pirate avait-elle été choisie pour ses talents artistiques ou pour sa force marketing ? Si le sample audio suscité tendait plutôt vers la première solution, il était bien insuffisant pour se permettre d’affirmer quoi que ce soit.
Alors quelle agréable sensation, le jeu à peine lancé, de se laisser bercer par ces hymnes doux, par ce piano qui nous conte aussi bien voire mieux que la narratrice l’histoire qui se déroule devant nos yeux. Les thèmes s’enchaînent et se différencient au sein d’une harmonie qui leur est propre et, seuls sursauts parmi cette douceur mélancolique, les musiques de combats savent nous réveiller à intervalles réguliers, avant que l’on retombe dans une heureuse léthargie.
Au final, les deux seuls reproches musicaux notés in game sont aussi ceux que l’on remarquera hors-jeu : sur la durée, l’ensemble peut paraitre un peu répétitif, trop plein de douceur et – second défaut – ce manque de variété se ressent d’autant plus lors des combats, qui ne possèdent que quatre thèmes en incluant ceux des Boss. Pour des moments qui constituent l’essentiel de l’intérêt du gameplay, c’est peu, et quelques musiques de plus auraient donc été grandement les bienvenues dans cet album.
Dernier reproche, cette fois-ci propre à la soundtrack officielle du jeu : il manque les chœurs lors des musiques de Boss. Bien que bien moins importants que dans d’autres jeux, ils n’en apportaient pas moins quelque chose. C’est donc avec un léger regret qu’on constate leur absence ici, notamment pour Hymn of Light (Boss final), qui je trouve perd énormément d’intérêt sans eux.
Alors je ne connais pas outre mesure la musique habituelle de Cœur de Pirate, je ne suis pas fana de sa voix (Off to Sleep me touche bien moins qu’elle devrait) et elle a selon moi encore beaucoup à prouver dans le monde des OSTs (peut-elle sortir de cette douce répétitivité qui sied si bien à Child of Light pour faire autre chose ?), mais elle signe ici une bande-son d’une incontestable pertinence. Berçant merveilleusement la quête d’Aurora, elle est également parfaite hors-jeu, pour peu qu’on ait une tâche tranquille à effectuer, ou encore qu’on souhaite paisiblement s’endormir, des rêves plein la tête.