Un 4e album solo qui arrive dans la continuité de “La fête est finie”. D'après moi, on peut clairement distinguer une rupture avec le Orelsan des deux premiers albums.
Tout d'abord il y a les chansons d'amour un peu niaises. Si, sur la fête est finie, le morceau “Paradis” était intéressant et plutôt bon, c'est parce qu'en plus de surprendre, ce morceau allait très loin dans la niaiserie, ce qui le rendait unique et réellement innovant. Dans “Civilisation”, la surprise n'y est plus, et on fait un peu une overdose de déclaration d'amour. En écoutant les sons dans l'ordre, c'est vraiment pénible d'écouter les 4 derniers qui sont juste des répétitions de "je t'aime".
Ensuite, on trouve aussi un côté très "chansonnette" ou "variété", qui encore une fois, est encore plus présent que dans “La fête est finie”. Ici aussi il y a une claire rupture avec le "chant des sirènes" ou le morceau "la terre est ronde" était presque un ovni dans un album assez “trash”. Tous les morceaux de variété ne sont pas nécessairement mauvais, mais bon c'est pas non plus des claques musicales. J'ai trouvé “la quête” et “seul avec du monde autour” sympa. Voilà quoi, rien de transcendant.
Enfin, il y a aussi une dimension politique dans cet album avec en particulier deux morceaux. J'ai pas trop aimé “l'odeur de l'essence”. Pour moi l'instru est un peu trop saturée. Par ailleurs, Orelsan débite ici des banalités politiques qui ne sont finalement pas très subversives. Là où "suicide sociale" était une incroyable déclaration de haine envers le monde entier (tellement extrême que ça en devenait absurde et c'était ça le génie de ce morceau), l'odeur de l'essence ne fait que conforter des idées déjà bien présentes dans l'imaginaire collectif mainstream (Fo sové la planet et fèr barrage). PAR CONTRE, “Manifeste” est une vraie claque. Un récit imagé, bien construit, qui nous plonge au cœur d'une manif. Le morceau est très bien nuancé. Quand on ressort de ce morceau on comprend la complexité des luttes politiques, on est plongé dans un univers où on ne peut ni être "pro flic" ni "pro manifestant". Et dans un monde où tout est clivage, la nuance ça fait du bien. L'instru est simple, les rimes recherchées bref le son est vraiment bon. Je trouve “Baise le monde” également assez drôle et plutôt bien écrit dans son genre.
A part ça, quelques feats, pas très bon à mon goût. Celui avec Gringe n'est pas mauvais mais bon c'est du déjà vu quoi.
Je ne m'attarde pas sur “Bebeboa” que j'ai clairement pas compris.
Pour conclure, j'aime Orelsan depuis le début et je vais encore écouter cet album parce qu'il est pas mauvais. Tout comme la fête est finie, il marque une autre période de sa vie, plus calme, plus mainstream. Mais bon, même si j'aime pas ce cliché, je dois avouer que, pour moi, Orelsan "c'était mieux avant".