Ils sont gonflés les 2 Ratatat. Appelez Classics, ce qui n’est que leur deuxième album, fallait oser. Mais après un premier disque remarqué, le monde appartient à Evan Mast et Mike Stroud. Mine de rien, les deux blancs-becs ont quelque peu révolutionné le rock instrumental ou plus exactement, l’ont remis sur d’autres rails que ceux expérimentaux du post-rock. Avec Ratatat, la notion de plaisir est essentielle. Une musique légère, dansante, sans un ego démesuré, sorte de pendant rock d’Homeworks de Daft Punk. A moins qu’ils ne puissent être comparés à du Rinocerose dégraissé. Ratatat s’amuse sans cesse, sort un clavecin au milieu de guitares que l’on jugerait tenues par Steve Hackett , ou un orgue entre les mailles d’une guitare abrasive (Gettysburg…avec eux les batailles finissent bien). Ils font répondre leurs guitares pop entre un rugissement et une sonnerie de téléphone années 80. Il y a un côté rock progressif chez Ratatat mais on hésite à employer le terme tant l’aspect éminemment ludique des 2 américains se combine mal avec le narcissisme et les défis de virtuoses attachés au terme « progressif ». Ou bien peux-t-on parler de psychédélisme mais distillé par deux gars élevé à la barre chocolatée (Tropicana) Tous les titres au final se ressemblent un peu, écueil d’un album à ce point homogène qu’il vous transporte dans un univers où le superflu et le pacotille deviennent parangons de bon goût. Après tout, déjà un classique…