L’un des albums de Prince, qui est devenu un classique funk des années 80, et un tube incontournable de Prince. Contreversy, donne son nom à l’album. Riff de batterie sensuel, cocottes guitare géniale, et un morceau qui ne fait rien d’autre que tourner en boucle, et c’est pour ça qu’il nous envoûte tant. On ne se rend même pas compte que c’est une boucle, tellement ça pulse bien. Le refrain, obsédant ! Contreversy ! Awww ! Il faut avouer que les arrangements derrière poussent le morceau vers le haut. Pas de doute, ça donne envie de bouger….SEXUALITY. Ce morceau remue comme une jam session. Malgré la boîte à rythme, et grâce à un mouvement de basse d’enfer, disons méphistophélique ! Superbe morceau, terrible, très beau, très libre. On pourrait penser Prince obsédé par le sexe. Il parle de sexe, de race, de relations raciales, de la fin de la discrimination, de la réconciliation, oui, mais dans un lit. Le sexe et la danse, qui vont régler tous les problèmes. Inspiré le jeune Prince. Le message est aussi naïf que la musique est belle, décomplexé, et indéniablement doué. Peut-être que ce sex appeal, tout le temps mis en tête de gondole, a contribué à exacerber sa confrontation, réelle ou présumée avec l’autre, entre lui et l’autre, vous savez, l’autre là…à l’époque, on le voyait comme un phénomène, à l’instar de MJ, avec le sexe en plus. Et ce n’est pas le slow érectile, Do Me Baby, qui va apaiser les débats. Un slow susurré dans le creux de l’oreille d’une fille, de la soul lissée de pop, et un long orgasme simulé, qui a dû faire fondre le micro. Hum ! Fallait oser. Pas étonnant qu’il ait toujours eut des problèmes avec sa maison de disques. Un slow…de sept minutes ? Des textes sans ambiguïté aucune ? Un morceau qui va se terminer par moult gémissements, et râles évocateurs. C’est chaud dis donc ! Un morceau qui tourne simplement autour d’un riff funky, étiré sur toute sa longueur, jusqu’à lui faire rendre tout son jus. Délicieux à l’oreille, mais peu vendeur, trop long. Trop expériment.
Puis il va passer du coq à l’âne, de la ballade slow, à un rageur Ronnie Talk To Russia, délire festif avec tous ses potes. L’orgue électrique qui ronfle, le solo de guitare héro qui tue, des tirs de mitraillette, et un tremblement de terre pour finir, le tout en moins de deux minutes top chrono ! Puis c’est la pop princière de Let’s Work, dansant comme il en a le secret, il va en fabriquer des tonnes comme celui- là. Et Annie Christian, le plus original de l’album, le plus Xpérimental. La boîte à rythme rudimentaire, au son vintage, sauf que Prince ne se fait pas avoir par la machine. Beaucoup se sont fait avoir. Le rythme est complexe, distribué sur la guitare, sur la voix, bourrée d’effets, sur les planantes lignes de clavier, le kick de grosse caisse. Savant, rythmiquement savant. Chaudement recommandé par moi, ce morceau. A découvrir, pour voir une autre facette de ce Prince aux mille visages, qui n’a pas finit de nous étonner.
On est achevé par le masturbatoire Jack U Off. Il pousse des cris, des : AAhah ! OOh ! Comme une femme enceinte, en plein travail, qui va nous délivrer un beau bébé. Et un message tenace : Allez sur la piste de danse, toutes races confondues, mélangez-vous ! Au sens propre comme au sens figuré. Déluré, érotico-chic, limite porno. Le prince de la pop en pleine possession de ses moyens, avec une rage créatrice de tous les instants, et le meilleur est à venir. Enjoy ! Déjà classique, déjà culte.