1970. A peine remis de l'incroyable Woodstock, les Creedence reprennent du service. Bien sûr la période est faste et la composition facilitée entre autres par l'euphorie ambiante. Mais l'enjeu est de taille au vue des évènements de l'année passée. Plus d'un groupe de l'époque s'est hélas lamentablement écrasé en voulant surfer sur la vague Woodstockienne.
Pas les Creedence.
Il faut dire que John Fogerty n'est rien moins qu'un des compositeurs les plus inspirés du moment. Véritable despote, sa patte est sur chaque titre de l'album. Même les reprises sonnent "Fogerty" et font souvent oublier l'originale. Reconnaissons cependant une liberté d'expression bien supérieure des autres musiciens sur cet album. Contrairement aux précédents, les parties instrumentales prennent une place plus importante. C'est d'ailleurs à mon sens ce qui élève Cosmo's Factory au dessus du lot. Nous avons ainsi droit à quelques morceaux de bravoure telle "Ramble Tamble", titre fleuve de sept minutes qui introduit l'album. Ça c'est une entrée en matière!
Ici, point de sectarisme dans le rock. La country côtoie le blues et le rock pur et dur. Tout ceci fait bon ménage et nous emmène très loin, véritable voyage initiatique dans l'univers de quatre musiciens au meilleur de leur forme. Le rythme ne faiblit jamais, la qualité et l'intelligence de composition sont toujours au rendez-vous, que demander de plus?
Un bouquet final peut-être? Une dernière danse? Pourquoi pas "Long As I Can See The Light"? Un dernier chef d’œuvre, une dernière décharge émotionnelle comme seul le rock peut en procurer et ce grand classique du rock se termine déjà. Un sans faute.