1974 : Supertramp commence à être connu mais le succès de « Breakfast in America » est encore loin.
A cette époque le groupe joue du pop/rock symphonique teinté d’une (très) légère touche de progressif, style très en vogue aux USA dans la première partie des 70s (Journey, Styx, Kansas…)
Moins formaté pour passer à la radio que « Breakfast in America » (excepté « Dreamer »), les morceaux sont plus longs (5 à 6.30 minutes), même si musicalement on navigue dans les mêmes eaux (davantage axé sur les claviers/piano/synthé que sur la guitare).
« Crime of the century » est le troisième album de Supertramp, celui qui va faire passer un cap au groupe, de par la qualité d’ensemble mais aussi de par le hit « Dreamer » qui va lui permettre de passer à la radio.
Le duo Davies / Hodgson se répartit le chant et les compositions, ce qui donne finalement un équilibre au disque.
Les arrangements et de manière plus général l'orchestration sont toujours très travaillés (à écouter fort pour bien profiter), sans parler des mélodies/voix (peu de groupes ont fait mieux dans la pop), vraiment aux petits oignons comme on dit !
Bien sûr c’est de la pop « easy listening » comme Eagles dans un autre genre, facile à écouter mais il faut reconnaître que la qualité est là.
« School » qui débute le disque est l'autre titre phare avec « Dreamer » mais ce n'est pas un de mes préférés, presque un des moins intéressants je trouve !
« Bloody well right » a un rythme plus rock mélé avec des cuivres jazzy.
« Hide in your shell » est un des titres que je préfère avec « Asylum » représentatif du style Supertramp de l'époque, ça part doucement pour monter progressivement en puissance ; le grand morceau de l'album (avec « Crime of the century »).
« Dreamer » le tube de l'album, tout le monde connaît, le piano et la voix y excellent.
« Rudy » est un titre mi ballade mi rock comme Supertramp sait si bien en composer.
« If everyone was listening » avec des passages à la flûte qui rappellent inévitablement Genesis.
Et enfin « Crime of the century » encore un grand titre de l'album : montée en puissance crescendo piano, claviers, guitare, saxo du meilleur effet.
Alors bien sûr à titre personnel concernant cette époque je préfère les valeurs sures du hard rock ou les cadors du rock progressif anglais mais Supertramp fait le job et nous gratifie d’un bel album, son meilleur à mon avis, vraiment plaisant à écouter et bien sûr les fans du genre jureront que c'est le meilleur disque de tous les temps !
Mais pour moi je dirai qu'on a affaire ici un bon album, on est d'accord, mais pas un chef d'oeuvre.
Disons que pour me satisfaire entièrement il manque soit un côté un peu plus rock soit la majestueuse créativité des grands groupes de rock progressifs anglais.