Troisième album de Supertramp mais premier avec le line-up qui fera les beaux jours du groupe, Crime of the Century marque le début de la période de succès pour eux et se révèle être aussi leur sommet.
A l'exception de deux albums et une chanson, je n'ai jamais été un immense fan de Supertramp, mais je dois bien reconnaître que Crime of the Century a le don de me faire voyager et d'en avoir toujours une immense estime à force de le passer en boucle. En huit titres et 44 minutes le groupe propose un condensé de ce qu'ils savent faire de mieux, oscillant entre rock et pop avec une légère touche jazzy et un don pour créer de savoureuses mélodies, parfois touchantes et d'autres fois entraînantes, à l'image du tube Dreamer.
La force de Supertramp, et notamment dans cet album-là, se trouve notamment dans l'alchimie entre tous les membres du groupe et la diversité des instruments, sachant baser des chansons sur de la guitare (tant acoustique qu'électrique), de l'harmonica, du piano ou encore du saxophone, et chaque instrument s'exprime avec immense brio. Les voix sont capables de se répondre et le groupe utilise cela avec grand brio, participant pleinement à la réussite des chansons. L'ambiance de Crime of the Century est vraiment prenante, souvent classieuse et élégance, et on ne décroche à aucun moment, le voyage se fait sans aucune fausse note.
Toutes les chansons (quatre chacun) sont composées par Rick Davies et Roger Hodgson et si elles peuvent évoquer les failles du système éducatif anglais ou l'aliénation mentale, ça n'en reste pas moins optimiste dans l'ensemble. S'ouvrant avec la géniale School et son sublime harmonica, Crime of the Century impose directement le tempo et on est déjà totalement emporté, tandis que Bloody Well Right marque à mon sens le sommet du groupe avec Goodbye Stranger, une chanson où les touches jazzy s'entremêlent avec une guitare bien rock et se révélant d'une rare puissance et intensité. D'ailleurs c'est tout l'album qui est remarquable, à l'image des progressifs et géniaux Hide In Your Shell et Asylum.
La face B s'ouvre avec Dreamer, LE tube de Supertramp ou presque, et force est de constater qu'elle est bien accrocheuse, grâce au notamment aux notes de pianos ou aux voix qui se répondent. Rudy, surement l'une de mes préférés du groupe, monte peu à peu en puissance et les changements de rythme sont super bien gérés, tandis que le sobre If Everyone Was Listening puis la chanson-titre viennent magnifiquement clôturer l'album, cette dernière montant aussi en puissance, se montrant de plus en plus rock et se voit sublimer par un piano cristallin. L'émotion est alors au sommet, les musiciens aussi et notamment le saxophoniste, et c'était la parfaite conclusion pour Crime of the Century.
Supertramp propose avec Crime of the Century un album tout simplement remarquable, le sommet de leur carrière et joue avec alchimie un son unique, mêlant rock, pop ou encore jazz, sublimé par des musiciens hors-pairs et un vrai sens de la mélodie.
FACE A
1.School
2.Bloody Well Right
3.Hide In Your Shell
4.Asylum
FACE B
5.Dreamer
6.Rudy
7.If Everyone Was Listening
8.Crime Of The Century