Au fond, avec cet album, les Crystal Castles sont passés de la 2D à la 3D, de l'Atari à la Game Cube.
A la première écoute, il déçoit. Il dépite même. O grande trahison, les Crystal Castles auraient-ils vendu leur âme au diable et abandonné leurs anciens démons par la même occasion ? Ce sentiment de déception a, je pense, envahi plus d'un adepte des premières heures des CC.
MAIS, ce qui fait la force de cet album, c'est qu'il ne vaut que si on l'écoute en profondeur pour de vrai ! Le groupe a en effet choisi de revoir entièrement sa façon de composer et de monter les morceaux qu'il nous jette ici en pâture sur un ton de 'comprendra qui voudra'.
Ce qui fait le charme du premier opus du duo, c'est la brutalité animale et restrictive des mélodies. Ici, c'est justement la profondeur et la richesse harmonique des sons qui fait tout l'attrait. Conservant les saturations surnaturelles des voix, c'est le coté aérien qui a été développé à la perfection. Pas étonnant que les puristes d'Alice Glass avec ses hurlements agonisants aient vu dans les premières notes de Celestica un genre de blasphème ! Après une profonde écoute, on perçoit pourtant la CC touch évidemment présente, mais sublimée comme jamais par la maitrise de synthétiseurs peut être plus perfectionnés qu'auparavant, par la recherche d'une atmosphère plus vaporeuse et subtile... En bref, c'est clairement l'album rêvé pour se griller un ou deux pétards.
Les logorrhées planantes côtoient encore une fois les rythmes progressifs et les harmonies menaçantes: tout simplement un chef d'œuvre. Soulignons la participation de Robert Smith pour l'excellent Not In Love qui montre encore une fois l'éclectisme musical d'un groupe pourtant résolument électro.
+ Celestica
+ Pap Smear
+ Not In Love [Avec ou sans Rober Smith, tout aussi excellent]
+ Baptism [flanquée de son Optimus Prime Version]
+ Violent Dreams
+ Suffocation
- Doe Deer [Faut pas trop pousser non plus]