Fripp 1er choix

King Crimson est le groupe du guitariste Robert Fripp. Un groupe classé rock alternatif jusqu’aux années 70. Avant cet album, le groupe resta inactif durant 7 ans, période au cours de laquelle Fripp a collaboré notamment avec Brian Eno, David Bowie, Peter Gabriel et les Talking Heads.

Au moment de la conception de l’album, Fripp a improvisé un groupe dénommé « Discipline » rapidement rebaptisé King Crimson parce qu’il l’a jugé digne de prolonger la discographie du groupe. Outre Robert Fripp (guitare et voix), ses membres en sont Adrian Belew (guitare, voix et instruments divers), Tony Levin (stick, guitare basse et accompagnement au chant) ainsi que Bill Bruford (batterie).

L’intérêt de l’album apparaît dès l’écoute de « Elephant talk » avec la guitare de Belew qui imite les barrissements d’un éléphant. Tout en étant clairement expérimental, ce titre capte rapidement l’attention de l’auditeur par son originalité et sa musicalité. Très agréable à écouter, ce premier titre de l’album donne vraiment envie de découvrir la suite.

« Frame to frame » est beaucoup plus soyeux, presque planant.
« Matte Kusadaï » est une expression japonaise qui signifie « Veuillez patienter ». C’est une sorte d’intermède.
« Indiscipline » reprend le texte d’une lettre reçue par Adrian Belew où sa femme lui parlait d’une sculpture qu’elle avait réalisée.
« Thela hun ginget » est assez particulier avec ses répétitions presque incantatoires. Le titre est une anagramme de « Heat in the jungle » soit « Chaleur dans la jungle ». On y sent l’influence des rythmes africains.
« The sheltering sky » évoque Un thé au Sahara, le roman de Paul Bowles dont Bernardo Bertolucci fit une adaptation cinématographique. Roman souvent associé à la Beat Generation.
« Discipline » conclut l’album. A propos de ce titre, la pochette originale (modifiée pour l’édition CD pour des raisons de droits : un entrelacs dérivé d’un motif celtique) annonce « La discipline n'est jamais une fin en soi, mais un moyen pour atteindre une fin ».

Cet album (1981) est donc une production mûrement réfléchie dans un parcours musical très riche. Une vraie évolution qui a surpris ceux qui avaient définitivement classé le groupe dans la catégorie restrictive du rock progressif. Ici on note des influences rock, jazz et classique et un son tendance new wave. L’écoute en reste un régal de nos jours.