J Dilla est mort d'un arrêt cardiaque, des suites d'une longue maladie, 3 jours après la sortie de DONUTS, 3 jours après son 32 ème anniversaire.
De son travail en tant que moitié de The Ummah avec A Tribe Called Quest, mais aussi moitié de Jaylib avec Madlib à des productions pour des artistes comme Busta Rhymes, Erykah Badu, Talib Kweli ou Common, Jay Dee n'a jamais vraiment obtenu le respect qu'il méritait.
Pour un producteur dont le son distinctif a essentiellement changé le visage de beaucoup de production hip-hop, c'est un peu dur à avaler.
DONUTS est son plus gros travail à ce jour, une sortie relativement médiatisée sur le label indépendant respecté Stones Throw.
Il a été fabriqué sur un lit d'hôpital et dans un home studio, sur une configuration simplifiée avec une pile de vinyle.
Cet album était son tremplin vers une plus grande renommée, commencé simplement comme un beat-tape qui a évolué en quelque chose de plus grand.
Un grand nombre de ces morceaux, vendus à des chanteurs et correctement promus, auraient probablement pu être des tubes. Des instrus jetés avec un abandon volontaire et téméraire, pleines de contretemps avec des Beats envoyé (apparemment) au hasard, le genre de Tape dense que vous pourriez passer des jours ou des années ou toute une vie à déchiffrer.
Dilla nous manipule avec ses doigts sur le vinyle, créant et relâchant la tension, créant une toute nouvelle ambiance en seulement quatre mesures. Sans cesse tiraillé entre douces glissades dans des ambiances Soul et variations de rythmes Old-School, l'auditeur est, à chaque, mis à contribution au niveau émotionnel. Nombreux sont les moments où l'inattendu surgit de nulle part et vous pouvez sentir tout votre être frissonner. Des échantillons bizarres et Des Drums crépitants, puis brusquement, Dilla change de chemin, laissant parfois ses échantillons à peine touchés puis d'en rendre certains méconnaissables.
La plupart des pistes durent entre 60 et 90 secondes. Il est facile d'être submergé, voire rebuté, par la rapidité d'exécution, mais il est étonnant de voir à quel point tant de croquis laissent une impression immédiate.
C'est la preuve d'un talent inlassablement inventif, 31 titres progressant de l'un à l'autre sans véritable transition. C'est surprenant au début, mais à la fin de la première écoute, vous savez que cela n'aurait pas pu être fait autrement. L'esprit de Dilla est rempli d'idées, et il les lance toutes aussi vite qu'il le peut, passant au groove suivant dès que le premier prend forme, coupant souvent les boucles brusquement juste au moment où elles s'installent. certaines pistes sont d'une beauté à couper le souffle, même si elles font partie d'une série de changements de tempo et de styles habilement déséquilibrés.
Donuts c'est du hip-hop, oui mais c'est aussi de la poésie ou de la peinture : les meilleurs aspects d'un style particulier, développés au maximum et exécutés de main de maître.
Sans effort, granuleux, brut : c'est un album d'explosions et de retenue, d'équilibres travaillés avec précision et de décompositions absurdes, de juxtaposition insensée et touchante.
C'est de la musique folle et inventive et qui vous rappelle pourquoi vous êtes VIVANT.
Et c'est ainsi qu'un esprit brillant à dit au revoir.
9/10