Drones de drame
Nul ne sait aujourd'hui exactement sur quelle planète Matt Bellamy a atterri, mais une chose est sûre: l'air y est vicié. Septième album du trio du Devon Drones est un petit exploit, pas celui qu'on...
le 8 juin 2015
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C'est un fan absolu des premières années qui écrit ces quelques lignes, bien attristé par l'heure d'écoute écoulée. Malgré le soleil rayonnant dehors, c'est un jour bien sombre qu'est ce 8 juin puisque la sortie officielle du dernier bébé de Muse, Drones.
Je n'ai pas envie d'écrire une énième critique démolissant le groupe, comme on peut en trouver un peu partout sur Internet. C'est presque devenu une mode de se foutre de la gueule de la bande à Bellamy, mais je dois dire que cette fois-ci, c'est bien la fin. Quand Psycho est sorti, je faisais partie de ceux qui avaient une lueur d'espoir quant à cet album. Si je trouvais franchement regrettable qu'un groupe qui sortait encore ça (https://www.youtube.com/watch?v=j8WP7aOD_9Q) il y a 8 ans, et qui aujourd'hui écrit "Your ass belongs to me, fucking psycho" en refrain de son morceau, j'en attendais tout de même quelque chose. même si cet opus n'était pas parfait, il fallait qu'il sauve le groupe, et rien que ça, ça m'aurait fait énormément plaisir.
Il n'en n'est rien. Le pire que je peux reprocher à Drones, c'est d'avoir le cul entre deux chaises, mais pas trop quand même. Muse nous sert ses morceaux tubesques-pop-conformés comme on pouvait le vivre (et le subir, parfois) avec The 2nd Law, comme l'ouverture Dead Inside, qui hante actuellement les radios, ou alors Mercy, qui les hantera sûrement dans deux semaines. Et à côté de ça, nous avons The Reapers et The Handler, et avec lesquels j'ai l'impression que Muse affiche sa pancarte fluo : "Regardez les fans, celui-là il est pour vous. On vous oublie pas, vous voyez.".
Tout cela est bien fade, sans saveur, sans couleur, et surtout sans personnalité. Drones est annoncé comme un album basé sur la perte de l'espoir, de l'empathie, sur les drones de guerre, l'armée, tout ça... Enfin, je veux bien faire un album sur un concept bien précis, mais si c'est impossible d'écouter un morceau sans écouter les mêmes paroles à chaque fois (War, Army, Love, Blood, et Kill voyagent dans tout l'album en se répétant sans cesse), ça devient gonflant.
Attention, je ne fais pas partie de ceux qui répètent que "Muse, c'était mieux avant", sans aller plus loin. Je ne suis pas contre le renouvellement du style d'un groupe. Je citerai Placebo comme exemple, qui a réussi, avec difficulté, mais réussi tout de même, sa reconversion. Mais ici, là où un tube pop comme Panic Station pouvait encore me plaire, Mercy est détestable et me donne de l'urticaire. Tout ce tintamarre s'achève avec un morceau éponyme dont la tentative d'expérimentation est si grande qu'il me fait culpabiliser de haïr un morceau qui, à mon sens est complètement raté.
Bellamy rajoutait dans une interview que l'album évoquerait la perte totale d'espoir de l'individu. L'espoir, oui je l'ai perdu. Muse avait réalisé en 2001 mon album préféré. Il y a encore quelques années, Muse était mon groupe référence, celui pour lequel je me déchaînais sur ma guitare. Aujourd'hui, Muse est mort.
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le 8 juin 2015
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